Le marché des résidences pour personnes âgées est en pleine transformation et les promoteurs doivent bien l'analyser, selon les régions, avant de lancer de nouveaux projets au Québec.

Le marché des résidences pour personnes âgées est en pleine transformation et les promoteurs doivent bien l'analyser, selon les régions, avant de lancer de nouveaux projets au Québec.

Selon une enquête menée par la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), la demande demeure importante dans ce marché, à moyen terme, mais elle va un peu faiblir, à court terme.

«Compte tenu du taux d'inoccupation actuel et du rythme rapide de la construction, la situation demeure à surveiller, comme l'an dernier», confirme Kevin Hughes, économiste principal de la SCHL.

«Le taux d'inoccupation augmente, mais ce n'est toutefois pas alarmant, car le taux de roulement dans les résidences pour aînés est assez important», dit Patricia Dépot, analyste de la SCHL.

La demande va faiblir un peu car les retraités nés après 1929 sont moins nombreux, à cause de la Grande Dépression, note Kevin Hughes. La grosse cohorte des baby-boomers, nés à partir de 1946, n'atteindra 65 ans qu'en 2011, souligne Patricia Dépot.

La moyenne d'âge des retraités vivant en résidences varie de 70 à 80 ans, selon les régions, mais plusieurs promoteurs tentent d'en attirer des plus jeunes, note-t-elle.

Si le marché n'arrivait que difficilement à satisfaire la demande, il a connu une détente en 2006 dans presque toutes les régions du Québec, selon Kevin Hughes. «Les promoteurs de résidences pour aînés ont plus que répondu à la demande l'an dernier», dit-il.

«Le taux d'inoccupation augmente presque partout au Québec, mais pas de façon importante, selon Kevin Hughes. Il atteint 5 % dans certains régions, mais se limite à 2 ou 3 % ailleurs. Et le taux d'inoccupation est plus bas dans les résidences pour aînés avec appartements que dans celles avec chambres. Les nouveaux projets portent davantage sur des résidences avec appartements, mais la demande montre que c'est le produit le plus populaire chez les aînés.»

Les promoteurs sont par ailleurs en train de raffiner leurs produits et de lancer d'autres concepts, souligne Kevin Hughes. Comme le Groupe Maurice qui a offert des condos aux aînés à Longueuil, l'an dernier.

«Il faut bien connaître son marché», dit-il. La SCHL est aussi en train d'approfondir ses études sur les résidences pour aînés, ajoute Patricia Dépot.

Le taux d'inoccupation a atteint 4,7 % dans les résidences pour personnes âgées du Grand Montréal, l'an dernier, comparativement à 4,8 % à Sherbrooke, 4,5 % à Québec, 3,1 % à Saguenay, 2,9 % à Trois-Rivières et 1,9 % à Gatineau, selon la SCHL. Dans la région de Montréal, c'est la troisième augmentation consécutive du taux d'inoccupation depuis le creux de 1,1 %, en 2003.