«C'est une bonne nouvelle», déclare à La Presse Affaires le vice-président à la recherche de Tourisme Montréal, Pierre Bellerose.

«C'est une bonne nouvelle», déclare à La Presse Affaires le vice-président à la recherche de Tourisme Montréal, Pierre Bellerose.

Cependant, la volte-face du gouvernement américain sur le passeport s'accompagne de l'obligation de présenter aux douanes un nouveau permis de conduire de haute technologie, ajoute le vice-président principal de l'Association des hôtels du Grand Montréal, William Brown.

Ni l'un ni l'autre ne va donc changer tout de suite ses prévisions pour l'année 2008, avant d'en apprendre davantage.

Le secrétaire américain à la Sécurité nationale, Michael Chertoff, qui a annoncé la décision de Washington, a d'ores et déjà prédit une période «d'inconvénients» à la frontière pendant que les changements seront mis en pratique, peut-être dès l'été prochain.

Le ministre canadien de la Sécurité publique, Stockwell Day, attend de son côté d'avoir des détails de son vis-à-vis américain. Entre-temps, il recommande aux Canadiens de se munir d'un passeport pour franchir la frontière en voiture.

Avant de monter à bord d'un avion pour se rendre aux États-Unis, les Canadiens doivent déjà présenter leur passeport depuis janvier dernier pour satisfaire Washington.

La ministre des Transports du Québec, Julie Boulet, a déposé son projet de loi sur la sécurité routière la semaine dernière, mais il ne comprend pas le lancement prochain d'un nouveau permis de conduire muni d'une puce, selon sa porte-parole, Valérie Rodrigue.

Par contre, une équipe de la Société d'assurance automobile du Québec se penche sur le dossier, "en évaluation", déclare la porte-parole, Audrey Chaput.

On ne sait donc pas encore exactement quand ce nouveau permis de conduire sera disponible, souligne le vice-président des hôteliers, ni au Québec ni dans d'autres provinces.

Le permis actuel du Québec comprend une photo, mais ne précise pas la nationalité canadienne, ajoute Bill Brown.

Avec Bill Brown, le vice-président de Tourisme Montréal reconnaît toutefois que Washington fait déjà un pas dans la bonne direction.

«C'est un baume pour les perspectives du tourisme et ça pourrait enlever de la confusion», déclare Pierre Bellerose.

Le Canada et Montréal, en particulier, accusent une baisse de leurs touristes américains depuis des années. La majorité des touristes américains au Canada utilisent leur véhicule.

Près des deux tiers des Américains qui visitent le Québec viennent de la Nouvelle-Angleterre et arrivent la plupart du temps par la route.

L'obligation pour les automobilistes de présenter leur passeport inquiète donc l'industrie touristique canadienne.

Les touristes américains auraient dû présenter un passeport aux douaniers après leur visite au Canada, mais la grande majorité n'en possèdent pas. Dans ce contexte, de nombreux automobilistes américains auraient abandonné leurs projets d'escapade au Canada.

D'ici la fin de 2008, le Canada aurait ainsi perdu sept autres millions de touristes américains et des revenus touristiques de 1,7 milliard, selon une étude du Conference Board du Canada pour le compte de la Commission canadienne du tourisme.

Tourisme Montréal attendra cependant à février prochain avant de dévoiler ses nouvelles prévisions pour 2008, souligne Pierre Bellerose.

C'est que Tourisme Montréal doit aussi tenir compte du dollar canadien à parité, de l'économie américaine plus lente et des élections présidentielles qui garderont des vacanciers chez eux.