Les personnages de Michel Beaudet sont en train de réaliser le rêve de bien des Québécois: «pogner» sur les ondes, le Web, le petit écran et le grand écran en France.

Les personnages de Michel Beaudet sont en train de réaliser le rêve de bien des Québécois: «pogner» sur les ondes, le Web, le petit écran et le grand écran en France.

Depuis le 15 août, les Têtes à claques sont les vedettes d'une campagne de publicité pour l'opérateur téléphonique SFR, l'un des leaders du marché de la téléphonie mobile en France.

«C'est un gros package global, un truc assez complexe, explique Michel Beaudet. On répète un peu en France le modèle qu'on avait avec Bell au Québec. Bell diffusait nos capsules sur les mobiles, et il y avait des pubs avec les deux castors qui parlaient des sketchs.»

SFR a vu grand. Comme Bell, la compagnie de téléphonie mobile a bien acquis le catalogue des sketchs diffusés sur le site internet des Têtes à claques. Mais SFR utilise pour ses capsules diffusées à la télé, radio, mais aussi sur internet et au cinéma, des personnages créés spécialement pour l'occasion.

Pour la campagne, appelée Ça va ouatcher, Michel Beaudet a créé quatre «djeunes»: Sunny, un fan de surf, Paco, le blagueur, et deux bimbos, Mia (une métisse) et Crystal (une blonde).

Le quatuor est doté d'un coach, Johnny Mobile, qui, dans une verve proche de celle de l'Uncle Tom, détaille les bienfaits des forfaits téléphoniques.

Si les personnages évoluent dans un décor français (métro, bistrot, scooter), tous ont conservé l'accent québécois. «On est très populaires en France. Et pour eux, c'était clair qu'ils voulaient garder l'accent québécois et les expressions anglophones. Les Français aiment l'accent Québécois», précise Michel Beaudet.

Pour se conformer à la législation française, les créateurs ont dû insérer des traductions françaises pour les expressions anglophones (buddy, fabulous, incredible, you're the man et les célèbre «abort») Même si le nom du produit sonne, quant à lui, drôlement anglais: le «SFR Ulimited Messaging 2007 Young Generation.»

Les personnages ont en revanche gagné en folklore. Sur le site officiel de la campagne, on retrouve un lexique du «parler ouatcheur». Où l'on apprend que les «bas collants» en «Québécois» se disent, en «Français», des «chaussettes» et que «payeux» signifie «radin».

Sans oublier le traditionnel «Tabernacle!» français.

La notice biographique de «Johnny Mobile» indique que le jeune homme est né «dans une cabane au Canada» et que sa mère était «bûcheronne».

Et, en clin d'oeil à un sketch de Laurent Gerra passé à la postérité en France, la mère de Johnny Mobile s'est, depuis, fait la malle avec un certain «René» pour aller à Las Vegas.

La campagne représente pour les Têtes à claques «une belle opportunité», estime Michel Beaudet, qui s'est toutefois refusé à dévoiler le montant de l'opération. Elle se poursuivra jusqu'au mois d'octobre.

Et pour la suite des Têtes à claques? «Ça n'arrête pas! Ce sont des milliers de projets qui arrivent! C'est fou!», affirme, sans en dire plus, Michel Beaudet.