Robert Zoellick a été nommé président de la Banque mondiale à compter du 1er juillet en remplacement de Paul Wolfowitz, démissionnaire après une affaire de népotisme et qui a laissé une institution en crise.

Robert Zoellick a été nommé président de la Banque mondiale à compter du 1er juillet en remplacement de Paul Wolfowitz, démissionnaire après une affaire de népotisme et qui a laissé une institution en crise.

«Les administrateurs ont choisi M. Robert Zoellick à l'unanimité pour succéder à M. Wolfowitz», a annoncé lundi l'institution multilatérale dans un communiqué.

Il deviendra, «à compter du 1er juillet, le onzième président de la Banque pour une durée de cinq ans», selon ce communiqué.

Candidat des États-Unis, M. Zoellick, 53 ans, ex-numéro deux du département d'État et membre de la banque d'affaires Goldman Sachs, était le seul candidat en lice pour remplacer M. Wolfowitz, dont la démission prend effet le 30 juin.

En vertu d'une règle non écrite, l'administration américaine désigne le dirigeant de la Banque mondiale, tandis que l'Europe choisit celui du Fonds monétaire international.

«Je salue la décision du conseil d'administration de la Banque mondiale d'approuver à l'unanimité la nomination de Robert Zoellick comme président de la Banque mondiale», a réagi le président américain George W. Bush dans un communiqué.

«Bob Zoellick est un dirigeant dynamique profondément dévoué à la mission de la Banque mondiale consistant à aider les pays en difficulté à vaincre la pauvreté, développer leur économie, renforcer la transparence et la responsabilisation des gouvernements et à offrir à leur pays la perspective d'une vie meilleure», a-t-il dit.

Le directeur général du FMI, Rodrigo Rato a également félicité le lauréat. «J'ai hâte de travailler avec lui et d'accroître encore davantage la collaboration entre nos deux institutions», a-t-il dit.

«En prenant leur décision, les administrateurs ont considéré que M. Zoellick allait apporter à la présidence de la Banque de grandes qualités de dirigeant et de gestionnaire, un bilan avéré en matière d'affaires étrangères et l'impulsion requise pour renforcer la crédibilité et l'efficacité de la Banque», a poursuivi la Banque mondiale, dans son communiqué.

Les administrateurs ont cité plusieurs priorités à son action future : d'abord la reconstitution des fonds de l'Association internationale de développement (Ida), l'un des principaux mécanismes de financement de la Banque. Ces fonds - une trentaine de milliards de dollars - font actuellement l'objet d'âpres négociations internationales.

Les administrateurs ont ensuite demandé «le développement d'une stratégie à long terme pour l'ensemble du groupe et pour les questions relatives à la gouvernance» de la Banque, dont l'affaire Wolfowitz a mis au jour les lacunes.

Réagissant à cette annonce, M. Zoellick a pour sa part souligné l'attention particulière qu'il entendait accorder au personnel de la Banque, ébranlé par le scandale qui avait abouti à la démission du précédent dirigeant de l'institution, Paul Wolfowitz.

«J'ai hâte de rencontrer au plus vite les hauts dirigeants du groupe et du personnel et d'apprendre», a-t-il déclaré.

Il a par ailleurs clairement placé son mandat sous le signe de la réforme. «Le monde a considérablement changé depuis la création de la Banque il y a quelque soixante ans», a-t-il souligné.

«Cette institution reconnue en matière de développement, de reconstruction et de financement a non seulement besoin de s'adapter : elle doit ouvrir la voie d'une mondialisation durable, fondée sur la croissance partagée, les opportunités et le respect de la dignité personnelle», a-t-il dit.

Il a enfin rappelé que, comme son prédécesseur, il placerait l'Afrique en tête des priorités géographiques de la Banque.