Les dirigeants de Rona (T.RON) n'ont pas l'intention de s'inspirer de leurs semblables chez Alcan ou BCE et de vendre l'entreprise.

Les dirigeants de Rona [[|ticker sym='T.RON'|]] n'ont pas l'intention de s'inspirer de leurs semblables chez Alcan ou BCE et de vendre l'entreprise.

Au contraire, ils continueront de faire des acquisitions, percevant Rona comme «LE consolidateur du marché canadien de la rénovation et de la construction».

La direction de RONA a d'ailleurs 15 cibles d'acquisitions dans ses cartons, essentiellement dans l'Ouest canadien et en Ontario, nous a indiqué mercredi Claude Guevin, le chef de la direction financière de Rona. Si tout va bien, les entreprises acquises augmenteront les ventes de Rona de près de 500 millions de dollars, a convenu M. Guevin.

«Ce qui est clair, c'est que l'entreprise n'est pas à vendre. Nous avons un modèle d'affaires unique, qui crée de la valeur à long terme pour les actionnaires, les marchands, les fournisseurs et les employés.»

Les acquisitions devraient faire passer les ventes annualisées de Rona à près de 7 milliards de dollars d'ici six mois. Actuellement, le rythme annualisé des ventes est de quelque 6 milliards.

En plus des acquisitions, la hausse des ventes viendra de la croissance du réseau actuel, de l'ouverture de six nouveaux magasins et du recrutement de nouveaux membres.

Le 26 juillet, rappelons-le, l'hebdomadaire Les Affaires citait un rapport de la firme Claymore selon lequel Rona figure parmi les trois sociétés canadiennes les plus attrayantes pour les fonds privés.

Quelques jours plus tôt, l'analyste Keith Howlett, de Valeurs mobilières Desjardins, jugeait probable que le société américaine Lowe's acquière Rona pour faciliter son expansion.

La direction de RONA rejette ces spéculations. Mercredi, dans son communiqué sur ses résultats trimestriels, elle a même inscrit en lettres majuscules être «LE consolidateur du marché».

Quoi qu'il en soit, l'entreprise a réussi à obtenir des résultats satisfaisants au deuxième trimestre de 2007, terminé le 1er juillet. Ses ventes ont atteint 1,47 milliard de dollars, en hausse de 9,1% sur le trimestre correspondant de 2006.

Le bénéfice net est en hausse de 7,7%, à 86,2 millions.

Quant au bénéfice par action, il s'est fixé à 74 cents par action (+7%), soit légèrement en bas des attentes élevées des analystes (76 cents).

«Ce qui est important pour nous, c'est l'augmentation de la marge bénéficiaire», nous dit un analyste, qui tient à garder l'anonymat.

Le bénéfice d'exploitation (BAIIA) de Rona a atteint 161,8 millions au deuxième trimestre, ce qui correspond à 11% des ventes, comparativement à 10,6% l'an dernier.

L'entreprise attribue principalement la hausse des ventes aux acquisitions et à l'ouverture de magasins.

En excluant l'apport des acquisitions importantes, soit Noble Trade, Curtis Lumber et Mountain Building Center, les ventes ont progressé de 4,8%. Cette croissance s'explique notamment par l'ouverture de nouveaux magasins et par une légère hausse des ventes du réseau de distribution.

Tout compte fait, les ventes des magasins comparables ont progressé de 1,4% au cours du trimestre si l'on exclut la déflation du prix moyen des produits forestiers. La mauvaise température du mois d'avril a été compensée par le soleil des mois de mai et juin.

En téléconférence avec les analystes, Claude Guevin et le PDG Robert Dutton ont souligné que les conditions du marché sont plus difficiles qu'il y a deux ans. Les consommateurs ont des projets de rénovation, mais ils hésitent davantage.

Pour les inciter à aller de l'avant, Rona a pris diverses initiatives. D'abord, le programme de fidélité Air Miles a fait son entrée dans l'Ouest l'an dernier et dans les Réno-Dépôt au deuxième trimestre de 2007.

Rona s'assure en outre de renouveler continuellement les concepts de ses magasins, injectant 40 millions de dollars par année à cet égard.

Le détaillant a également mis de l'avant un nouveau produit: le projet guide. Ce service, inauguré dans le nouveau magasin de Pierrefonds, vise à accompagner les consommateurs dans leurs projets de rénovation. Encadrement des projets, choix de matériaux, suggestions d'entrepreneurs, tout y passe.

Malgré le ralentissement de la construction et la hausse des taux d'intérêt, Claude Guevin ne craint pas l'avenir. D'abord, dit-il, le marché immobilier se porte mieux au Canada qu'aux États-Unis. Ensuite, les taux d'intérêt demeurent à un niveau historiquement très bas.

Quoi qu'il en soit, sur les 10 analystes qui suivent le titre, huit recommandent d'acheter et deux de conserver. Leur prix cible varie entre 24 et 30$. Mercredi, l'action de Rona a clôturé la séance à 22,10$, en hausse de 14 cents (0,6%).