Pour éviter que sa réputation ne soit ternie aux États-Unis, Hydro-Québec devra se défendre vigoureusement contre la plainte déposée à son endroit par le courtier américain DC Energy, a estimé mardi le ministre des Ressources naturelles, Claude Béchard.

Pour éviter que sa réputation ne soit ternie aux États-Unis, Hydro-Québec devra se défendre vigoureusement contre la plainte déposée à son endroit par le courtier américain DC Energy, a estimé mardi le ministre des Ressources naturelles, Claude Béchard.

«Au delà de ce cas-là, c'est toujours l'image du Québec et l'image d'Hydro-Québec qui est importante», a déclaré M. Béchard aux journalistes après avoir prononcé une allocution à la Conférence de Montréal.

«Et c'est pour ça qu'on (...) va se défendre et qu'on va faire en sorte que tout soit bien expliqué, notre positionnement, la façon dont on fait les choses», a-t-il précisé, en ajoutant qu'à ses yeux, «la cause ne nous semble pas très, très solide du côté américain».

La semaine dernière, DC Energy, établie en Virginie, a déposé une plainte contre Hydro devant la Federal Energy Regulatory Commission (FERC) des États-Unis, soutenant que la société d'État lui a fait perdre 2 M$ US en négociant des «droits de congestion», une sorte d'instrument financier.

Hydro-Québec a déjà indiqué son intention de faire «la démonstration par écrit» de son respect des règles.

«On a la conviction qu'il n'y a rien qui a été fait illégalement ou avec quelque autre objectif que de profiter du marché nord-américain, de profiter de notre avantage stratégique et de vendre de l'énergie verte qui aide l'ensemble du continent», a expliqué le ministre.

Claude Béchard a admis qu'il n'était «jamais agréable» de faire l'objet d'une plainte semblable, tout en refusant de s'inquiéter. Il a relevé que DC Energy ne réclamait pas la révocation du permis d'exportation d'Hydro, mais seulement une compensation financière.

À ses yeux, la présence accrue d'Hydro-Québec sur les marchés américains, ces derniers mois, a pu «chatouiller» certains joueurs du secteur très concurrentiel de l'énergie.

Dans le but d'augmenter le dividende qu'Hydro lui verse chaque année, Québec a demandé à la société d'État d'intensifier ses activités d'exportation aux États-Unis.

À court terme, Hydro doit revendre 5 térawattheures achetés en trop par sa division Distribution, qui ne s'attendait pas à un hiver aussi clément et à autant de fermetures d'usines au Québec.

«Parce qu'on mise sur les exportations dans notre stratégie, il ne faut pas indirectement laisser quiconque miner notre crédibilité», a souligné le ministre.

À ses yeux, Hydro-Québec n'a toutefois rien à changer dans ses pratiques pour convaincre les Américains de sa bonne foi.

Ports méthaniers

Par ailleurs, au sujet des deux projets de ports méthaniers qui se trouvent actuellement sur son bureau (Gros-Cacouna et Rabaska), Claude Béchard a répété que le gouvernement prendrait tout son temps avant de rendre ses décisions.

M. Béchard a précisé qu'il ne voyait pas de problème à autoriser les deux projets. Selon lui, c'est au marché qu'il reviendra de déterminer si les deux sont viables ou non.

«Ma position, c'est que plus on a d'outils dans notre portefeuille énergétique, de quelque source que ce soit, ça nous permet simplement, comme gouvernement et aussi comme consommateurs, de mieux orienter nos choix», a-t-il affirmé, en admettant toutefois que les deux projets présentaient encore «certaines problématiques» à régler.