La fermeture annoncée de l'usine Olymel de Vallée-Jonction a secoué le milieu agricole, qui demande l'intervention du monde politique, lequel a également réagi.

La fermeture annoncée de l'usine Olymel de Vallée-Jonction a secoué le milieu agricole, qui demande l'intervention du monde politique, lequel a également réagi.

La direction d'Olymel a annoncé, mardi soir, qu'elle fermerait son usine de Vallée-Jonction, en Beauce, après que ses travailleurs eurent rejeté à 97 % les demandes de concessions formulées par l'employeur.

Olymel demandait d'importantes concessions monétaires à ses 1100 employés syndiqués à la CSN, à défaut de quoi elle fermerait l'usine. Devant le rejet quasi unanime, le transformateur de viande a donc annoncé qu'il fermerait l'usine, confronté qu'il est à des pertes financières.

Réagissant à cette annonce, mercredi, l'Union des producteurs agricoles et sa Fédération des producteurs de porcs ont crié à la mise en péril de «la filière porcine québécoise».

Il importe de souligner que cette fermeture de Vallée-Jonction s'ajoute à celle des installations de Saint-Valérien-de-Milton et de Saint-Simon-de-Bagot, sans compter un conflit de travail qui a cours à l'abattoir Atrahan, à Yamachiche.

Le tout «aura des conséquences néfastes sur l'emploi et l'économie des régions», a déploré le président de la Fédération des producteurs de porcs du Québec Claude Corbeil.

L'UPA et sa fédération demandent l'intervention rapide du gouvernement du Québec «pour sauver la filière porcine québécoise avant qu'il ne soit trop tard».

Selon l'UPA, les fermetures déjà annoncées par Olymel représentent une diminution de 30 % de la capacité d'abattage au Québec, voire 43 % avec le conflit chez Atrahan.

À Ottawa, le ministre fédéral du Travail Jean-Pierre Blackburn, responsable du Développement économique régional, était aussi secoué.

«Quand vous voyez 1100 personnes qui risquent de perdre leur emploi, plus les familles, plus les sous-traitants, plus ci, plus ça, c'est inimaginable. Il faut que les gens arrivent à trouver une solution. Ça ne se peut pas qu'on ferme une entreprise, que tout le monde ne puisse pas mettre un peu d'eau dans son vin, pour arriver à ce que ce milieu de vie ne soit pas brimé. Ça a un impact à très long terme quand une entreprise comme ça ferme» a commenté le ministre.

Le ministre fédéral du Travail ne peut intervenir, puisque le dossier relève plutôt de son homologue provincial.

De son côté, Christian Paradis, secrétaire parlementaire du ministre fédéral de l'Agriculture, a rappelé l'existence d'une crise sectorielle dans tout le secteur porcin.

«Olymel, c'est une partie de la crise, c'est un symptôme de la crise qui affecte le secteur porcin», a-t-il opiné.

Pour ce qui est des producteurs de porcs, victimes indirectes de la fermeture, M. Paradis a souligné l'existence des programmes de stabilisation du revenu.

«Présentement, on tente de les améliorer du mieux qu'on peut, parce que les producteurs de porcs ont eu des marges plus élevées historiquement. C'est sûr qu'ils pourront avoir dans l'immédiat déjà de l'aide à ce niveau. Mais on est conscients qu'il y a une crise et on l'a à l'oeil et on va travailler.»

Environ 4000 producteurs de porcs font des affaires au Québec. L'industrie procure 28 000 emplois et des retombées économiques annuelles de plus de 3 G $.