Desjardins. Le nom évoque la nature. Le logo est vert. "Ça convient bien avec le développement durable!" lance la secrétaire générale du mouvement.

Desjardins. Le nom évoque la nature. Le logo est vert. "Ça convient bien avec le développement durable!" lance la secrétaire générale du mouvement.

Pauline D'Amboise ne manque pas de répartie. À sa décharge, l'engagement de son organisation envers le développement durable et les idéaux verts ne date pas d'hier. La plus grande coopérative du Québec s'est intéressée au développement durable et à l'environnement pour la première fois vers la fin des années 1980, bien avant le Protocole de Kyoto (1997) ou son ancêtre, la Déclaration de Rio (1992). Le fonds de placement Environnement a été offert aux investisseurs. Les bacs de recyclage ont aussi fait leur apparition.

Desjardins n'en était qu'à ses premiers balbutiements pour sauver la planète. Les efforts n'ont pas été trop pénibles. "Nous sommes habitués de conjuguer les valeurs économiques et sociales, dit Mme D'Amboise. Chez Desjardins, c'est un réflexe de penser au-delà des critères économiques. Tout ce qui restait, c'était d'intégrer la notion de protection de l'environnement à notre philosophie."

En décembre 2005, Desjardins a adopté sa première politique de développement durable. Le mouvement coopératif se préoccupe de la réduction des déchets, de l'énergie, de l'émission des gaz à effet de serre et des matières toxiques. Il s'est donné deux autres objectifs: la gestion responsable de l'eau et le choix de produits durables. "Nous visons un rôle d'influence à long terme en matière de développement durable, dit Mme D'Amboise. Nous voulons prendre toutes les tribunes possibles pour que les gens voient venir le train."

Desjardins préviendra les villageois de l'arrivée du train, incitera les curieux à monter à bord mais elle ne les entassera pas dans un wagon contre leur gré. "Nous voulons accompagner nos fournisseurs et nos membres, dit-elle. Nous ne croyons pas en une politique coercitive. Nos membres doivent voir les retombées de nos actions environnementales."

Des relevés numériques

Au-delà des mots, Desjardins a mis de l'avant plusieurs projets de développement durable.

La dernière initiative verte du mouvement coopératif: inciter ses membres à délaisser les relevés papier pour le format numérique, envoyé par courriel. Les comptes épargne et chèque des 12 derniers mois peuvent être consultés gratuitement sur Internet depuis janvier 2005. D'ici deux semaines, le visionnement électronique gratuit des comptes VISA Desjardins passera de deux à douze mois. "Les gens avaient peur de perdre leurs données, dit Mme D'Amboise. Ils peuvent maintenant sauvegarder leurs relevés sur leur ordinateur et nous avons augmenté le délai de consultation gratuite."

Le Défi relevé vert devait durer un an - il a été annoncé à l'occasion du Jour de la Terre, le 10 avril. Desjardins espérait alors convaincre 100 000 de ses 5,5 millions de membres. Il s'est engagé à planter un arbre par converti. Après six mois, 95 000 détenteurs de comptes ont choisi le relevé numérique.

Les employés ont aussi été mis à contribution. Ils doivent réduire leur consommation annuelle de papier, estimée à 130 millions de feuilles en 2004, de 15 % en trois ans. Les moyens utilisés pour sauver 3080 arbres (trois hectares de forêt) n'ont rien d'exceptionnels: imprimer recto verso, réutiliser le papier et le recycler. La Fédération des caisses Desjardins s'est vite pliée aux nouvelles exigences. En 2005, sa consommation de papier est passée de 41 à 33,5 millions de feuilles, soit une baisse de 17,7 %.

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