La direction de Mega Bloks (MG) a décidé de répliquer aux attaques de la famille Rosen, des États-Unis. Elle poursuit la famille qui lui a vendu l'entreprise Rose Art, l'an dernier, l'accusant d'avoir caché de l'information cruciale au moment de la transaction.

La direction de Mega Bloks (MG) a décidé de répliquer aux attaques de la famille Rosen, des États-Unis. Elle poursuit la famille qui lui a vendu l'entreprise Rose Art, l'an dernier, l'accusant d'avoir caché de l'information cruciale au moment de la transaction.

Plus précisément, Mega Bloks- rebaptisée récemment Mega Brands- soutient que les Rosen étaient au courant des problèmes de sécurité des jouets Magnetix. Or, cette information affecte la valeur de Rose Art, que Mega Bloks a acquise pour plus de 300 millions de dollars américains en juin 2005. Le montant de la " contre-poursuite " n'a pas encore été déterminé.

Rappelons les faits. Le 31 mars dernier, la US Consumer Product Safety Commission a déposé un avis négatif au sujet des jouets Magnetix de Rose Art. L'organisme dit avoir été informé de 34 cas d'incidents impliquant de petits aimants de Magnetix. Certains enfants ont subi des blessures après avoir avalé des aimants et un bébé de 20 mois est mort. Depuis l'avis de l'organisme, le titre boursier de Mega Bloks, de Montréal, a perdu 25 %.

Rose Art est la plus grosse acquisition de Mega Brands. Pour mettre la main sur l'entreprise, elle a versé 285 millions US et promettait d'accorder plus de 50 millions additionnels aux Rosen selon le respect de certaines conditions et l'atteinte de certains bénéfices.

Lawrence et Larry Rosen étaient devenus des employés de Mega Bloks au moment de la transaction, en juin 2005. Ils ont quitté l'entreprise en avril et mai 2006 et déposé une poursuite contre Mega Bloks. Dans leur requête, les Rosen affirment que Mega Bloks retient illégalement le paiement de plus de 50 millions qui leur est dû.

Le 23 juin, Mega Bloks a déposé sa réplique à la poursuite des Rosen, à la Cour du district de New York sud. Selon la requête, les Rosen ont dirigé Rose Art jusqu'à la fin de 2005, précisément durant l'année où les problèmes de sécurité sont survenus.

Or, en omettant de dévoiler les problèmes de sécurité des jouets et en ne gérant pas le problème, les Rosen ont porté préjudice à Mega Bloks, selon le document. L'entreprise est aujourd'hui poursuivie par des consommateurs. Les procédures pour remplacer les jouets et redresser la situation vont coûter à Mega Brands " des millions de dollars ", est-il indiqué dans la réplique du 23 juin.

Pour expliquer pourquoi elle retient le paiement de plus de 50 millions, Mega Bloks reprend des parties de l'entente qui a mené à la transaction de juin 2005. D'abord, l'argent devait être versé à la condition que les Rosen atteignent un niveau de bénéfice d'exploitation en 2005 sans nuire aux affaires à moyen terme, selon l'entente. L'agissement des Rosen ne devait pas, non plus, porter préjudice à l'entreprise ou gonfler artificiellement le bénéfice d'exploitation, précise la réplique de Mega Bloks.

Or, en camouflant le problème, les Rosen ont contrevenu à leurs obligations et contribué à gonfler artificiellement le bénéfice, soutient essentiellement Mega Bloks dans sa poursuite.

Des jouets plus sécuritaires

Pour remédier aux problèmes de sécurité, Mega Bloks a dû offrir de remplacer les jouets Magnetix par d'autres aux consommateurs visés dont les enfants ont moins de 6 ans. En outre, l'entreprise a refait l'emballage des nouveaux jouets Magnetix pour préciser qu'ils ne s'adressent pas aux enfants en bas âge.

Aujourd'hui, les deux parties sont à régler des questions juridiques techniques en cour en attendant les audiences sur le fond. Nous avons tenté de communiquer avec l'avocat de la famille Rosen, Peter Yu, mais au moment de mettre sous presse, il n'avait pas rappelé La Presse Affaires.

Hier, le titre de Mega Bloks a perdu 27 cents, à 21,83 $, à la Bourse de Toronto.

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