Le calvaire des commerçants du boulevard Saint-Laurent tire à sa fin. La restauration de la Main entre dans sa phase finale, ont annoncé mercredi les autorités municipales.

Le calvaire des commerçants du boulevard Saint-Laurent tire à sa fin. La restauration de la Main entre dans sa phase finale, ont annoncé mercredi les autorités municipales.

Les travaux en cours depuis un an prendront fin dans les délais, le 1er décembre.

Les six prochaines semaines seront essentiellement consacrées à l'élargissement du trottoir. Le chantier reprendra cependant l'an prochain, mais seulement pour la finition de la chaussée, l'installation de lampadaires et le reboisement.

Au cours des 12 derniers mois, les marteaux-piqueurs ont éventré la chaussée.

Les grues ont creusé de profondes crevasses, tandis que les ouvriers remplaçaient à peu près tout ce qui se trouvait sous le boulevard, des conduites d'eau aux égouts, en passant par les fils électriques. La facture du projet: 32 millions.

S'il faut «souffrir pour être belle», comme dit le proverbe, c'est bien le cas des propriétaires de boutiques de Saint-Laurent.

Encore mercredi, les clients devaient parfois marcher sur des planches pour atteindre leurs portes. On voit partout des affiches annonçant des soldes.

Le chantier a d'ailleurs été paralysé à deux reprises depuis le mois de juillet, parce qu'une grue a accroché une conduite de gaz naturel.

Chaque fois, les policiers ont fermé des sections du boulevard pendant que les équipes d'urgence colmataient les brèches.

Chaque fois, les commerçants ont ragé. Certains ont perdu tant de clients qu'ils ont songé à poursuivre la Ville pendant l'été.

«On a entendu des histoires tristes, j'en conviens, a indiqué la mairesse de l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal, Helen Fotopulos. Mais c'est une omelette, donc il y a quelques oeufs qui ont dû être cassés.»

La Ville, l'Arrondissement et la Société de développement du boulevard Saint-Laurent investiront bientôt des dizaines de milliers de dollars dans un plan de relance, qui sera mis sur pied d'ici Noël.

À grand renfort de publicité, d'activités promotionnelles et d'événements spéciaux, ils tenteront de ramener la clientèle effrayée par le vacarme des derniers mois.

Quelque 650 entreprises, dont plus de 300 magasins, ont pignon sur rue sur le boulevard Saint-Laurent. Ni la Ville ni la Société de développement du boulevard n'ont été en mesure de dire combien de commerces ont dû fermer leurs portes ou déménager depuis le début des travaux.

«C'était douloureux, mais pas au point de mettre les gens en faillite, reconnaît le président de la Société de développement, Gordon Bernstein. Pour certains, c'était la goutte qui a fait déborder le vase, mais on ne peut pas tenir les travaux responsables des fermetures.»

Le conseiller Sammy Forcillo, responsable des travaux publics, affirme que le taux d'inoccupation dans les bâtiments commerciaux du secteur est de 4,2%. Il y a quatre ans, ce taux était de 5,1%.

«Ça signifie qu'en 2007, malgré des travaux majeurs, des gens d'affaires se sont dit que le boulevard Saint-Laurent est un endroit intéressant pour avoir une place d'affaires.»

«Ce n'est que le début»

Les commerçants d'autres artères commerciales avaleront bientôt la même pilule que ceux du boulevard Saint-Laurent. Des chantiers d'envergure sont déjà en cours dans la rue Amherst et le boulevard De Maisonneuve.

Et selon l'ingénieur Robert Marcil, chef de la division de la construction à la Ville de Montréal, les rues Chabanel et Sherbrooke auront bientôt besoin d'une cure de jeunesse.

«Ce n'est que le début de ce qui va se faire au cours des prochaines années», prévient-il.