Ils se sont encore croisés mercredi à Toronto. Mais sans donner suite aux rumeurs d'une prochaine union, bien au contraire!

Ils se sont encore croisés mercredi à Toronto. Mais sans donner suite aux rumeurs d'une prochaine union, bien au contraire!

Les présidents des Bourses de Montréal [[|ticker sym='T.MXX'|]] et de Toronto [[|ticker sym='T.X'|]] ont proclamé qu'ils avaient l'intention de poursuivre leur propre plan d'affaires, mercredi, lors d'une conférence d'analystes et d'investisseurs de Bay Street.

Les deux Bourses envisagent encore de se faire une concurrence directe dans 18 mois dans le marché des produits dérivés, après la fin de leur entente de partage du marché canadien des valeurs mobilières.

«Nous avions effectivement amorcé des discussions avec le Groupe TSX (qui gère la Bourse de Toronto). Mais ces temps-ci, nous n'avons plus de discussions», a dit Luc Bertrand, président de la Bourse de Montréal, à une question d'analyste.

Plus tôt, lors de sa présentation, M. Bertrand avait même confirmé un accrochage récent avec TSX, à propos de l'usage des indices de marché S&P/TSX pour des produits dérivés.

«Nous étions en négociations avec S&P (Standard & Poors) pour ces indices et nous croyions que ça progressait rondement. Mais tout d'un coup, sans avertissement, nous avons vu l'annonce que les droits d'usage de ces indices avaient été cédés à une autre organisation», a-t-il relaté.

Cette «organisation» que mentionnait M. Bertrand, c'est le Groupe TSX, qui est déterminé à entrer pleinement dans le marché des dérivés après mars 2009.

En raflant l'usage exclusif des indices S&P sous le nez de la Bourse de Montréal, le TSX s'est aussi approprié un créneau prometteur.

Aussi, a fait valoir le président du TSX, Richard Nesbitt, son groupe vient de formaliser la création de sa filiale de Bourse de dérivés, le DEX, avec son partenaire américain ISE (International Exchange).

Par ailleurs, TSX acquiert des droits de produits et des technologies transactionnelles pour sa filiale de dérivés en énergie, nommé NGX, établie à Calgary.

Quant à la possibilité d'acheter ou de s'affilier la Bourse de Montréal, le président du TSX s'est contenté d'une réponse polie.

«Nous avons beaucoup de respect pour ce qui a été accompli à Montréal, et nous n'excluons pas tout projet de consolidation. Mais pour le moment, il n'y a pas de raison de changer notre plan d'affaires.»

Sur cette lancée, il a souligné que le Groupe TSX détient 370 millions en liquidités, mais qu'il ne projette pas s'en servir pour une grosse acquisition.

Selon des analystes, l'achat de la Bourse de Montréal pourrait coûter jusqu'à 1,3 milliard, au comptant et par échange d'actions. Mais pour Richard Nesbitt, les liquidités du TSX serviront plutôt «à racheter encore de nos actions en Bourse (1,4 million rachetées récemment.) Ou encore, verser un dividende spécial à nos actionnaires comme nous l'avons fait en 2005»

En Bourse, les propos des présidents Nesbitt et Bertrand ont déçu les investisseurs qui avaient misé sur l'union des deux Bourses.

Les actions de la Bourse de Montréal ont chuté soudainement de 3,6% en fin de séance, pour terminer à 34,11$. Elles ont effacé une partie de leur regain des derniers jours, qui avait été suscité par les rumeurs persistantes de transactions avec TSX.