Les PME n'apprécient guère les services offerts par les banques. Si bien que les trois quarts veulent se passer d'elles pour leur financement au cours des cinq prochaines années.

Les PME n'apprécient guère les services offerts par les banques. Si bien que les trois quarts veulent se passer d'elles pour leur financement au cours des cinq prochaines années.

Le dernier sondage de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI) est accablant pour les banques et démontre l'insatisfaction persistante des PME quant à leurs services.

Les résultats du sondage, encore inédits, ont été dévoilés lundi par Simon Prévost, vice-président de la FCEI au Québec, à la conférence de Visa Canada intitulée «Petite entreprise, grandes idées».

«Le client doit vendre son dossier au banquier», se défend Serge Poirier, directeur général du service aux PME de la Banque CIBC.

Le Mouvement Desjardins gagne du terrain sur les banques et même sur la Banque Nationale au Québec, déclare de son côté Nathalie Larue, vice-présidente au marketing des entreprises.

La moitié des PME, soit les grandes entreprises de demain, font affaires avec les caisses Desjardins, précise-t-elle. Desjardins se retrouve même à égalité avec la Banque Nationale au Québec dans la valeur du financement accordé entreprises, ajoute-t-elle.

C'est le troisième sondage de la FCEI sur le financement des PME depuis 2000. Malgré des progrès, «le niveau global d'insatisfaction des PME à l'égard des banques reste très élevé et stagne», souligne Simon Prévost à La Presse Affaires.

La FCEI a interrogé près de 9350 entrepreneurs et n'a pas encore transmis les résultats à ses 105 000 membres canadiens, dont 24 000 au Québec. Les PME constituent 98% des entreprises, créent 70% des emplois depuis 20 ans et regroupent 45% du total des employés, précise Simon Prévost.

Même au démarrage d'une PME, l'entrepreneur compte d'abord sur ses propres fonds, selon la FCEI, car c'est difficile d'obtenir un prêt bancaire. Il faut fournir des garanties et ça coûte cher.

C'est ainsi que les demandes de financement des PME auprès des banques ont chuté de 72% à 62% en 20 ans, selon la FCEI. La valeur des prêts en cours a de son côté stagné, souligne Simon Prévost.

D'ici cinq ans, 34% des PME prévoient ne pas demander de prêts bancaires et 24% veulent s'adresser ailleurs, comparativement à 23% qui vont frapper à la porte de la banque et à 17% qui ne savent pas encore.

Simon Prévost en déduit que les PME explorent d'autres sources de financement. Plusieurs entrepreneurs ont encore en travers de la gorge les rappels intempestifs de prêts des années 90.

En dépit de l'importance des PME dans l'économie, leur grand marché n'est pas acquis aux banques. Les PME ne veulent pas devoir se mettre à genoux devant leur banquier, dit-il.

Le taux de rejet des demandes de prêts bancaires des PME atteint encore 13,7%, comparativement à 16% en 2003, et même 18,7% dans le cas de celles de moins de cinq employés, selon la FCEI. Le taux d'intérêt exigé pour un prêt aux plus petites entreprises dépasse de 2,28% le taux préférentiel.

L'entrepreneur doit démontrer son enthousiasme, réplique Serge Poirier, de la CIBC. Grâce aux capitaux générés, la PME doit pouvoir rembourser ses dettes.

Après une baisse de la satisfaction des PME en 2000, Desjardins a créé une offre complète de produits sous le même toit, pour un service sur mesure, dit Nathalie Larue.