Les contrat secrets signés il y a 20 ans avec les alumineries ne sont pas aussi coûteux que le dit Hydro-Québec.

Les contrat secrets signés il y a 20 ans avec les alumineries ne sont pas aussi coûteux que le dit Hydro-Québec.

En fait, depuis l'an dernier, Alcoa et les autres alumineries paient l'équivalent du tarif régulier de la grande industrie pour l'électricité qui fait tourner leurs usines.

Factures à l'appui, Alcoa et l'Association québécoise des consommateurs industriels d'électricité contestent les chiffres soumis à la Régie de l'énergie par Hydro-Québec sur le coût de ces contrats.

Selon Hydro, la perte découlant des contrats secrets atteindra 160 millions cette année. Ce manque à gagner représente la différence entre le prix payé par les alumineries et le tarif régulier facturé par Hydro à la grande industrie (tarif L).

Selon Alcoa, qui a signé trois des neuf contrats en question et qui consomme la moitié de toute l'électricité en cause, le manque à gagner réel pour Hydro est bien inférieur à ce montant. Il tendrait même vers zéro, à cause de la remontée des prix de l'aluminium sur le marché international, soutient le directeur Énergie d'Alcoa, Nicolas Dalmau.

Le tarif très bas consenti aux alumineries dans les années 80 est lié au prix de l'aluminium et à d'autres variables, comme le taux de change du dollar canadien en dollar américain. Sur la durée des contrats, soit 20 ans, ce tarif de 1,2 cent devait remonter et rejoindre le tarif régulier d'Hydro-Québec pour la grande industrie, qui est actuellement de 4,34 cents le kilowattheure.

C'est tout à fait ce qui se produit, selon Alcoa, qui affirme que le tarif payé en vertu des contrats secrets a rejoint le tarif L l'an dernier, à cause du prix élevé de l'aluminium. Le prix du métal est redescendu des sommets de 2006 mais il reste élevé et le tarif payé se maintient toujours autour du tarif L pour les trois premiers mois de 2007, soutient Alcoa.

S'il y a encore un écart entre le tarif des contrats secrets et le tarif régulier, il n'atteindra pas 160 millions, comme le prévoit Hydro, selon Alcoa, qui explique que les prévisions de la société d'État sont basées sur un prix de l'aluminium très bas, soit 95 cents US la livre, alors que le métal se transige autour de 1,15 $US la livre.

Prévision maintenue

Mardi, lors de la publication des résultats annuels d'Hydro, son président Thierry Vandal a fait savoir que la différence entre le tarif payé par les alumineries et le tarif régulier était encore élevé, soit 95 millions en 2006. " Le prix de l'aluminium a été élevé (en 2006), a-t-il reconnu, mais l'entreprise n'en a pas profité, parce le dollar canadien a augmenté. "

Pour 2007, Hydro maintient sa prévision du coût des contrats secrets, à 160 millions.

Quel qu'il soit, le manque à gagner d'Hydro-Québec sur les contrats secrets n'a pas d'impact sur les hausses tarifaires approuvées par la Régie de l'énergie, mais il réduit la rentabilité globale de la société d'État. La division Distribution est compensée du montant du manque à gagner par la division Production, qui diminue ses profits d'autant.

Le tarif régulier d'Hydro pour les grandes entreprises est 4,36 cents le kilowattheure et de 6,68 cents le kilowattheure pour les consommateurs résidentiels.