Les titres des producteurs miniers approchent de leur sommet mais il reste encore du potentiel d'appréciation pour les investisseurs audacieux. «Ce ne sont pas des titres à mettre dans le portefeuille de ses grands-parents, précise le gestionnaire Jean-Philippe Choquette, de Fiera YMG Capital.

Les titres des producteurs miniers approchent de leur sommet mais il reste encore du potentiel d'appréciation pour les investisseurs audacieux. «Ce ne sont pas des titres à mettre dans le portefeuille de ses grands-parents, précise le gestionnaire Jean-Philippe Choquette, de Fiera YMG Capital.

Mais on peut quand même s'attendre à un gain d'environ 10 à 15% cette année. «L'an dernier, le groupe des matériaux, essentiellement mines et métaux, a connu la meilleure performance boursière au pays avec un spectaculaire rendement de 38 % !»

Depuis son sommet de décembre dernier, il recule d'un peu plus de 3%. Le spécialiste pense que les titres miniers vont reprendre leur élan en début d'année lorsque les prix des commodités se seront stabilisés, comme l'ont fait les titres pétroliers après la chute des cours de l'or noir dans la deuxième moitié de 2006. À son avis, plusieurs facteurs continueront à alimenter le secteur pendant l'année.

«La demande mondiale, propulsée par la Chine, reste forte pour les métaux, dit-il. De plus, les stocks sont à un niveau très bas et l'offre a de la difficulté à garder le rythme de la demande en raison des délais dans l'obtention des permis, de la pénurie de main-d'oeuvre et des coûts de construction à la hausse.»

L'an dernier seulement, le prix du nickel a bondi de 147 %, à 15,20 $ US la livre au 31 décembre. Celui du zinc a grimpé de 122 %, à 1,92 $ US la livre au cours de la même période.

Par ailleurs, Jean-Philippe Choquette rappelle que les producteurs miniers produisent des flux monétaires ( cash flow ) importants. «Ce sont des entreprises intéressantes pour les acheteurs, explique le gestionnaire. Cela laisse présager de l'activité au niveau des fusions et des acquisitions cette année.»

Selon lui, le producteur de zinc HudBay Minerals pourrait être vendu. Mais, quoi qu'il arrive, il souligne que la société produit beaucoup de flux monétaires et qu'elle mettra en production une nouvelle mine cette année.

«Elle est en bonne position au moment où le marché du zinc est en déficit en raison de la forte demande», dit M. Choquette. De plus, HudBay profite de 800 millions en pertes reportées.

En d'autres mots, elle n'aura pas à payer d'impôts avant longtemps. Pour l'instant, son titre ne s'échange qu'à 4,5 fois les profits de cette année.

Le gestionnaire s'attend à voir le titre de HudBay s'apprécier de 20% au cours des 12 prochains mois. M. Choquette mise aussi sur Inmet Mining, un producteur de cuivre dont l'action s'échange à 5 fois les profits de cette année.

Cette entreprise possède beaucoup de liquidités. Son encaisse s'élève à 10$ par action (soit 20% la valeur du titre). Pour sa part, l'industrie des produits forestiers compte pour moins de 5% du secteur des matériaux. Le début de l'année devrait être relativement bon pour les entreprises de pâtes, estime Hugues Bourgeois, de la Financière Banque Nationale.

L'analyste remarque que le prix de la pâte (NBSK) est en hausse depuis la deuxième moitié de 2002. Il devrait se maintenir pour la première moitié de 2007 en raison de la baisse des stocks, de la fermeture de plusieurs scieries et de la rareté des copeaux.

«Les entreprises de ce groupe ont toutefois réalisé de bons rendements au cours des derniers mois, ce qui laisse moins de place à d'importants gains supplémentaires», dit-il.

De leur côté, les fabricants de papier journal font face à une baisse de la demande. C'est pourquoi M. Bourgeois pense qu'il vaut mieux se tourner du côté des producteurs de bois d'oeuvre même si certains ont bien fait récemment.

«On pourrait quand même assister à des trimestres difficiles avant le prochain cycle haussier, prévient-il. Dans ce cas, il y aura des occasions d'achat.»

M. Bourgeois surveille le titre d'Interfor qui a profité d'un remboursement des droits compensateurs. «Sa direction est solide et elle n'a pas de dettes, dit l'analyste. Elle a l'occasion de se diversifier aux États-Unis.»

Il s'intéresse aussi à West Fraser Timber qui vient d'acheter 13 scieries dans le sud des États-Unis. «Cette diversification lui assure une protection naturelle contre les variations du dollar canadien», explique-t-il.

«De plus, le bois d'oeuvre produit aux États-Unis n'est évidemment pas assujetti aux taxes à l'exportation.» À cela, le spécialiste estime que la société est bien préparée pour profiter du prochain cycle haussier.

SECTEUR DES MATÉRIAUX

HUGUES BOURGEOIS

Analyste financier à la Financière Banque Nationale

PLUS : relativement bon pour les producteurs de pâtes en début d'année

MOINS : la demande de papier journal continue de baisser

TITRES À SURVEILLER

Interfor (IFP.A), West Fraser Timber (WFT)

JEAN-PHILIPPE CHOQUETTE

Vice-président et gestionnaire de portefeuille, actions, pour Fiera YMG Capital

PLUS : poursuite de la forte demande mondiale pour les matériaux

MOINS : la présence des spéculateurs sur les marchés amène de la volatilité

TITRES À SURVEILLER

HudBay Minerals (HBM), Inmet Mining (IMN)