Les clients de la Société des alcools du Québec (SAQ) devront s'armer de patience. Aucune baisse significative des prix des bouteilles de vins ne se pointe à l'horizon.

Les clients de la Société des alcools du Québec (SAQ) devront s'armer de patience. Aucune baisse significative des prix des bouteilles de vins ne se pointe à l'horizon.

Bizarrement, la vigueur du dollar canadien observée ces derniers temps ne sourit toujours pas aux amateurs de vins du Québec. Les prix des bouteilles en provenance des États-Unis, de l'Australie et de la zone euro n'ont presque pas «bougé» ces dernières semaines.

Vendredi, à la SAQ, on se défendait de vouloir répéter le fameux épisode des prix gonflés des vins européens survenu il y a deux ans. Ce triste chapitre avait mené à la démission d'un haut dirigeant de la société d'État soupçonné d'avoir incité des fournisseurs à hausser leurs prix.

«La situation nous préoccupe», indique la porte-parole Linda Bouchard. Récemment, la haute direction de la SAQ dit avoir rencontré les représentants québécois des différents producteurs de vins afin que les consommateurs puissent bénéficier des effets positifs des dernières fluctuations sur les marchés de change.

Il faut savoir qu'entre le début du mois de mai et la fin septembre, le dollar canadien a gagné plus de 10 cents par rapport à la devise américaine, passant de 90 cents US à la parité. Idem pour le dollar australien. Au début mai, le huard valait 1,08 $ AUS.

À la fin de septembre, 1,15 $ AUS.

Dans les faits, le 22 mai, la SAQ a bel et bien modifié à la baisse le taux standard du dollar américain. Il est alors passé de 1,1464 $ à 1,0987 $, une glissade de 4,2 %.

Cette semaine, la SAQ a de nouveau calculé la progression du taux de change entre le dollar canadien et le billet vert.

Résultat: le taux standard du dollar américain (qui entrera en vigueur le 17 octobre) est toutefois demeuré à 1,0601 $, loin du scénario de parité que l'on observe depuis quelques semaines.

Politique du 3 %

La SAQ dit suivre sa politique de révision de prix qui calcule toute fluctuation des taux de change de plus de 3 %, à la hausse comme à la baisse. Cette supervision est menée 11 fois par année.

La porte-parole de la SAQ rappelle toutefois que seulement 20 % des produits commercialisés en succursales sont transigés en devises étrangères.

Et que les producteurs de vins ont toujours le loisir d'annoncer des hausses de leurs prix de gros. Une pratique cependant déloyale, privant les consommateurs d'économies réelles sur les vins.

Pour le chroniqueur Marc- André Gagnon du populaire site vinquebec.com, la SAQ marche ces temps-ci sur des oeufs. «On remarque surtout que la SAQ est prise entre un actionnaire (le gouvernement) qui lui demande de générer davantage de profits et de taxes et des consommateurs qui exigent de meilleurs prix. Les deux missions semblent difficilement conciliables», reconnaît-il.