L'ancien premier ministre Bernard Landry croit qu'un parallèle peut être établi entre le comportement allégué de la Bourse de Toronto à l'égard des francophones et celui de l'ancien président du Canadien National, Donald Gordon qui, en 1962, avait soutenu en comité parlementaire qu'aucun Canadien français n'était assez qualifié pour occuper un poste de cadre au CN.

L'ancien premier ministre Bernard Landry croit qu'un parallèle peut être établi entre le comportement allégué de la Bourse de Toronto à l'égard des francophones et celui de l'ancien président du Canadien National, Donald Gordon qui, en 1962, avait soutenu en comité parlementaire qu'aucun Canadien français n'était assez qualifié pour occuper un poste de cadre au CN.

Selon certaines sources, c'est le président de la Bourse de Toronto, Wayne Fox, qui a tout récemment fait dérailler le projet de fusion avec la Bourse de Montréal (XM) car son actuel président, le Québécois d'origine ontarienne Luc Bertrand, serait devenu le chef de la direction de la nouvelle bourse.

Cette interprétation est endossée par la ministre québécoise des Finances, Monique Jérôme-Forget.

Bernard Landry, qui était leader étudiant à l'Université de Montréal en 1962, avait pu rencontrer Donald Gordon pour obtenir des explications.

En entrevue au journal Le Devoir, il explique que M.Gordon croyait sincèrement en l'incapacité des francophones, tandis qu'aujourd'hui, les Torontois ne peuvent pas croire en leurs possibilités.

Pour sa part, le directeur des communications de la Bourse de Toronto, Steve McKee, affirme que prétendre que les dirigeants de Groupe TSX ont un biais contre le Québec ou ne veuillent pas collaborer avec le Québec est une allégation ridicule.

Entre-temps, une source du journal La Presse soutient que c'est au moins l'un des trois membres québécois du conseil d'administration de la Bourse de Toronto qui a fait dérailler l'entente.

Selon cette source, Wayne Fox et Luc Bertrand s'étaient entendus cet été sur les grandes lignes d'un projet de fusion qui aurait été entériné par le chef de la direction de Groupe TSX, Richard Nesbitt.

Cependant, si M.Bertrand a obtenu le feu vert de son conseil, ce ne fut pas le cas pour M.Nesbitt, les Torontois ayant craint une prise de contrôle inversée, semble-t-il.

Ils auraient alors soumis une contre-proposition stipulant que MM.Nesbitt et Bertrand devaient être co-chefs de la direction, ce que les administrateurs de Montréal ont refusé, selon cette source.

Luc Bertrand ne ferme toujours pas la porte à une fusion entre les deux bourses.

Quant à l'ex-premier ministre Landry, l'affaire des bourses lui rappelle que depuis la fondation de la Banque du Canada, en 1935, aucun Québécois n'en a été le gouverneur.

Le 4 octobre dernier, le jeune économiste Mark Carney a été nommé gouverneur pour succéder à David Dodge.