Au Québec, Go Cube est la seule firme d'entreposage à offrir un service «porte-à-porte».

Au Québec, Go Cube est la seule firme d'entreposage à offrir un service «porte-à-porte».

Le client reçoit, à l'emplacement de son choix, un ou plusieurs cubes en bois solide, recouverts d'une bâche. Une fois qu'il les a remplis et cadenassés, Go Cube repasse les prendre pour les mener à son entrepôt chauffé.

Bien des gens ont besoin d'entreposage un jour ou l'autre. Les employés affectés à l'étranger. Les propriétaires qui rénovent ou qui attendent leur nouvelle maison. Les tannés, comme cette mère qui se renseignait pour son Tanguy la semaine dernière. Ou cette femme, le printemps dernier, qui voulait sortir les effets de son ex.

«Le pire, c'est que je connaissais le gars en question », se rappelle Christian Dusablon, président de Go Cube. Pour la petite histoire, l'ex est venu chercher ses choses deux mois plus tard, sans rancune envers M. Dusablon.

Novembre 2004. Christian Dusablon quitte son poste de vice-président chez Développements McGill, société immobilière qu'il a cofondée sept ans auparavant. L'entrepreneur a des fourmis dans les jambes, et un projet dans la tête.

«Comme promoteur résidentiel, j'étais bien placé pour savoir qu'il y avait un immense besoin d'entreposage. Au fil des années, j'ai vu la superficie des condos passer de 2000 à 800 pieds carrés pour le même prix. Pour toutes sortes de raisons, les gens vivent dans des espaces de plus en plus petits», dit-il.

Au début, M. Dusablon pensait louer des mini-entrepôts classiques. Un marché loin d'être saturé : Montréal compte seulement 1 pied carré d'espace d'entreposage libre-service par habitant, comparativement à 2,5 dans l'ensemble du Canada et 6 aux États-Unis.

Son enthousiasme s'est modéré quand il a su que de gros acteurs, comme Depotium, préparaient l'offensive. Un ami lui a alors parlé du concept américain des cubes livrés à domicile. Eurêka. Go Cube démarre en mai 2005.

«Cette année, on espère atteindre un sommet de 400 cubes», affirme M. Dusablon. Depuis son ouverture, l'entreprise enregistre un taux de croissance annuel de 150 %, en misant sur les Pages jaunes et Internet. Ses autres atouts : les références de clients et la publicité visible sur les cubes et le camion.

Les modalités

Pour déterminer le nombre de cubes dont il a besoin, le client peut utiliser le calculateur sur le site web de l'entreprise. «Sinon, on évalue la situation par téléphone. Mais juste au cas, on en prévoit souvent un de plus», note Christian Dusablon.

Les cubes font cinq pieds de largeur, huit de longueur et sept de hauteur. Un format pratique pour les ruelles et les chantiers, où ils servent parfois de cabanons temporaires.

«Dans les rues étroites, on livre les cubes le matin et on les ramasse l'après-midi. La Ville les tolère au même titre que les camions de déménagement», précise le président de la PME.

Go Cube peut aussi fournir la main-d'oeuvre, si le client préfère laisser le chargement à d'autres. Un service commode et efficace, selon M. Dusablon. «Remplir les cubes ressemble au jeu Tetris. Avec leur expérience, nos déménageurs peuvent mieux rentabiliser l'espace.»

À l'entrepôt, les clients peuvent accéder à leurs effets en semaine et le samedi sur demande. «Comme les cubes sont empilés, on demande un préavis», explique le patron de trois employés.

D'avril à juillet, l'activité de Go Cube connaît un sommet. Outre les gens qui déménagent, il y a les organisateurs d'événements annuels qui ressortent leur stands, pancartes et autres types de matériel promotionnel entreposés.

En 2007, M. Dusablon veut développer le territoire du Grand Montréal. «L'an prochain, si tout va bien, on aimerait aller à Québec et à Gatineau», dit-il. Il étudie déjà les possibilités, qui pourraient prendre la forme de franchises ou de partenariats avec des entrepreneurs locaux.

Franchiseur ? Pourquoi pas. Ce serait d'une certaine manière un retour aux sources, puisque M. Dusablon s'est d'abord lancé dans les affaires à titre de franchisé. Un dépanneur Provi-Soir, qu'il a exploité à partir de l'âge de 23 ans. «On verra. Une chose à la fois», souligne l'intéressé.