Même absents du paysage, leur influence sur lui est énorme. Les investisseurs étrangers sont si nombreux à s'intéresser au village alpin Exposition Sud, à Stoneham, qu'une deuxième phase de construction débutera ce printemps. Dans les prochaines années, quelque 80 chalets devraient s'ajouter aux 71 qui bordent déjà les pentes.

Même absents du paysage, leur influence sur lui est énorme. Les investisseurs étrangers sont si nombreux à s'intéresser au village alpin Exposition Sud, à Stoneham, qu'une deuxième phase de construction débutera ce printemps. Dans les prochaines années, quelque 80 chalets devraient s'ajouter aux 71 qui bordent déjà les pentes.

Plus de la moitié des propriétaires des demeures de la phase 1 habitent l'extérieur du Québec. Sans eux, il n'y aurait sans doute pas eu de phase 2, admettent les promoteurs Pierre Blondeau et François Couture.

Ces investisseurs perçoivent les chalets d'Exposition Sud comme une belle occasion d'affaires. «On a des clients qu'on ne voit jamais, raconte M. Blondeau, de Blondeau Construction. Ils appellent trois fois par année, et c'est tout. Ils voient leur chalet comme un placement.»

Et ils viennent des quatre coins du monde : Argentine, France, États-Unis, Australie, Afrique du Sud, Singapour.

Selon les promoteurs, ce succès s'explique par les recettes que permet la location des chalets. «L'impact, c'est quand les gens voient les revenus, lance M. Blondeau. Ça se paye tout seul. Par rapport aux marchés de location similaires aux nôtres, on est vraiment une coche au-dessus. On a un terrain à Tremblant qu'on est sur le point de développer, mais les revenus de location y sont beaucoup moindres.»

Francis Navartam, de Toronto, possède l'un de ces chalets depuis trois ans. «Les revenus de location sont suffisants pour payer les dépenses et l'hypothèque de la maison», confirme celui qui a choisi Exposition Sud à la fois pour les affaires et le plaisir.

«Nous aimons la région de Québec. C'est un endroit merveilleux pour les vacances de ski en famille.» Il visite Stoneham quatre à cinq fois par année.

Valeur à la hausse

Forte de l'attrait du secteur, entre autres, la valeur des résidences a beaucoup augmenté depuis le lancement du projet, en 1997.

«Au début, il fallait se battre pour les vendre à 169 000 $. C'était considéré comme cher», affirme François Couture, responsable de Chalets Alpins, la compagnie de gestion locative qui s'occupe du secteur. Aujourd'hui, les chalets sont vendus entre 400 000 $ et 500 000 $.

«Visiblement, on a encore de la place pour augmenter les prix, parce que c'est tout le temps plein», ajoute-t-il. Les résidences de la phase 2 s'annoncent d'ailleurs comme plus grandes et luxueuses que leurs ancêtres.

Selon Jacques Magnan, ce développement a transformé à sa manière la station touristique dont il est le président. «(Exposition Sud) a eu un effet positif sur la perception de la station de ski. Et ça nous amène de nouveaux clients, même si leur impact est difficile à chiffrer. C'est une clientèle étrangère qui dépense davantage que les clients réguliers.»

Par ailleurs, les taxes recueillies par la Ville de Stoneham sur les résidences déjà construites représentent 3,67 % de ses revenus totaux, selon des chiffres fournis par la municipalité.

Peu d'investisseurs locaux

Les gens de Québec ne se bousculent pas pour acheter les chalets d'Exposition Sud. Quelques personnes y ont élu résidence à l'année, mais c'est à peu près tout. Évidemment, un chalet à 20 minutes de sa résidence est peu attrayant. Mais Pierre Blondeau cherche d'autres explications.

«On s'est posé la question. Comment se fait-il qu'ils n'achètent pas plus ? Je pense que les gens de Québec sont moins sensibilisés à ça (l'investissement immobilier) que ceux qui habitent dans les grandes métropoles. Et le 500 000 $ d'un gars de New York n'est pas le même que le 500 000 $ d'un gars de Québec. L'immobilier n'est pas vu de la même façon», estime le fils de l'ancien propriétaire de la station de ski, Marc Blondeau.

Pour plusieurs, une addition de «station de ski» et «développement immobilier» donne la somme Mont-Tremblant.

Stoneham devient-il le Tremblant de Québec? «On ne le souhaite pas, dit François Couture. Pas de la même manière en tout cas. On ne peut pas se comparer, parce que les gens sortent à Québec, alors qu'à Tremblant, ils sont confinés là.»

De son côté, Jacques Magnan n'est pas inquiet de voir se dégrader le secteur. «Les promoteurs sont prudents et ont un bon jugement. Ces terrains peuvent être développés sans que ça devienne quelque chose de laid», affirme-t-il sans comparaison avec Tremblant.

Et le projet lui-même peut-il survivre avec 80 unités locatives supplémentaires ? «Le bord de la mer se loue toujours», illustre Pierre Blondeau.