Après les annonces difficiles des dernières années, Bombardier Produits récréatifs (BRP) voit poindre la lumière au bout du tunnel. C'est ce que soutient le président José Boisjoli, en citant les chiffres plus encourageants de l'entreprise.

Après les annonces difficiles des dernières années, Bombardier Produits récréatifs (BRP) voit poindre la lumière au bout du tunnel. C'est ce que soutient le président José Boisjoli, en citant les chiffres plus encourageants de l'entreprise.

"La vente de notre division au sein de Bombardier inc., en 2003, a été comme un choc pour nous. Mais nous avons pris ça comme un défi. De plus, comme 60 pour cent de nos ventes se font en dollars US, nous avons été affectés par la vigueur du dollar canadien."

"Il nous fallait un plan pour redresser la situation. Si nous ne faisions rien, nous ne serions pas ici pour nous parler aujourd'hui", mentionne José Boisjoli, lors d'un entretien accordé à La Tribune dans ses bureaux de Valcourt.

Devant ce constat, le verdict est tombé le 3 novembre 2005: transfert de la production des motoquads (VTT) vers le Mexique. La décision entraînera la perte de 300 emplois jusqu'en 2009.

Le 9 novembre 2004, la direction de l'entreprise avait annoncé que pas moins de 800 travailleurs et travailleuses allaient perdre leur poste. De ce nombre, 600 employés de l'Estrie étaient visés, principalement à Valcourt. Le manufacturier de motoneiges, de motomarines et de VTT invoquait la hausse des coûts des matières premières et celle du dollar canadien pour justifier cette diminution du personnel.

Programme de réduction des coûts

On a aussi lancé un programme de réduction des coûts. Cela consistait entre autres à simplifier la gamme des motoquads qui ont été baptisés les Can-Am. Dans certains cas, 80 pour cent des composantes sont les mêmes.

La gamme a été orientée vers des véhicules plus hop la vie, comme c'est le cas pour la plupart des autres produits de BRP, ajoute le président Boisjoli. "Nous produisons 50 000 VTT par année. Pendant ce temps, Honda en produit 300 000. C'est difficile de se battre contre un compétiteur si imposant."

"Nous avions trois choix: baisser les salaires de 30 pour cent, ce qui était impensable. Fermer la division VTT, ce qui aurait affecté nos ventes de motoneiges et de motomarines, car nos concessionnaires veulent offrir une gamme étendue de véhicules dans leurs commerces. Ou se tourner vers le Mexique. Nous y avons une usine que nous convertissons pour la production de VTT."

La direction a décidé de se tourner vers les pays à faibles coûts de main-d'oeuvre pour diverses pièces. Ce programme prévoyait en plus la réduction du nombre d'usines de la compagnie.

"Nous voyons déjà les signes encourageants de nos décisions prises. Nous perdions de l'argent avec nos moteurs hors bord et nos VTT, et nous faisons de l'argent aujourd'hui. Ce n'était pas des décisions faciles à prendre. Quand j'ai annoncé le plan aux employés sur l'estrade à l'aréna, ce n'était pas évident, se souvient-il. Nous nous sommes commis à Valcourt. Nous avons investi. Les gens de Valcourt ont bien compris ce que nous voulons. Ils nous ont suivis."

"Mais nous aimions mieux sacrifier quelques emplois ici à Valcourt que de fermer la division VTT et avoir un impact sur celles des motoneiges et des motomarines."

L'un des saluts de BRP vient de l'Europe. En fait, la compagnie est en train de s'y installer plus solidement, particulièrement en France, où les ventes fleurissent. BRP est à acheter le réseau de distribution qui le représentait.

"À l'international, le marché va bien aussi. Le siège social des ventes européennes est situé en Suisse. C'est un bureau où on peut entendre parler 20 langues. C'est assez impressionnant."

"Les gens ne se rendent pas compte ici comment BRP est rendue une entreprise internationale. Nous sommes partout dans le monde."

claude.plante@latribune.qc.ca

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