L'homme d'affaires Jacques Duval est sans doute un des plus anciens partenaires d'Expo-Québec. Il vient de compléter sa 25e participation consécutive comme exposant. "Et puisque Ameublements Tanguay n'était pas là cette année, je devais être le plus ancien" dit-il.

L'homme d'affaires Jacques Duval est sans doute un des plus anciens partenaires d'Expo-Québec. Il vient de compléter sa 25e participation consécutive comme exposant. "Et puisque Ameublements Tanguay n'était pas là cette année, je devais être le plus ancien" dit-il.

Jacques Duval, c'est le maître danseur de la région de Québec. Un pionnier de la danse sociale. Chaque semaine, 2500 élèves fréquentent son école de danse, sur la rue de la Concorde, juste derrière les terrains de l'Expo. Et chaque semaine chacun d'entre eux paye 8,75 $ pour apprendre à danser pendant 90 minutes. On peut donc croire que le chiffre d'affaires de la compagnie tourne autour du million de dollars par année, mais en fait c'est plus que ça. Parce que M. Duval, professeur de danse depuis 44 ans, est aussi un agent de voyage depuis 32 ans, et un organisateur d'événements depuis trois décennies. Il danse, il chante, il voyage, il loue des salles, il offre 25 000 pieds carrés de superficie dans son immeuble pour des salons, des réceptions de mariage et des partys de Noël. Alors, son véritable chiffre d'affaires, il préfère ne pas le divulguer.

Par contre, ce qu'il nous a révélé, c'est que Jacques Duval, c'est son nom d'artiste. En fait, il est né le jour de la fin de la Seconde Guerre mondiale, le 5 mai 1945, sous le véritable nom de Jacques Chateauvert. C'est quand il s'est mis à danser, à chanter et à jouer des percussions qu'il a adopté un nom d'artiste. "C'était la mode dans le temps"

Jacques Chateauvert n'est pas allé à l'école bien longtemps. Il a démarré sa carrière sur le marché du travail au Soleil, au tout début des années 60, comme messager. "J'avais été affecté à l'Événement Journal qui était en vente le matin. Donc je travaillais de 16 h à 4 h, ce qui me permettait d'aller danser tous les après-midi, au Baril d'Huîtres sur la rue Saint-Joseph, au Café Saint-Jacques de l'hôtel Saint-Roch ou au Colonel, sur la rue Saint-Vallier."

"En juin 62, toutes ces salles de danse ont fermé leurs portes presque simultanément. Moi je travaillais pour aller danser, alors j'ai quitté mon emploi au Soleil, au grand désarrois de ma mère. Je lui ai dit, je me trouverais une job à la première journée de pluie. Il a plu le 2 août seulement. Le lendemain je débutais chez Simon's comme apprenti étalagiste. Quelques jours plus tard, en lisant une annonce dans Le Soleil, j'ai lu que l'école de danse France Canada, tout près de la pharmacie Livernois, dans le Vieux-Québec, cherchait des professeurs de danse, avec ou sans expérience. Il fallait avoir 20 ans. J'en avais 17. J'ai triché mon âge et c'est là que j'ai débuté. On m'appelait Pedro parce que j'avais l'air d'un Mexicain."

Il a donc dansé pendant quelques années à Québec, puis à Cabano de 1965 à 1968 avant d'ouvrir sa première école de danse, à Rimouski, en 1968. C'est aussi cette année-là qu'il lança son premier microsillon avec l'orchestre Les Palmares. Depuis lors, il en a enregistré une bonne demi-douzaine. Encore l'an dernier, il a mis sur le marché un CD de danse sociale, N'oublie jamais, sur lequel il chante avec son épouse Céline Thériault, une douzaine de chansons comme Besame Mucho, Fascination, etc.

La plus grosse école

En 1969, il était déjà, à 24 ans, le patron d'une entreprise qui comptait sept professeurs de danse et il offrait des cours à 3000 élèves par semaine dans une quarantaine de municipalités du Bas-Saint-Laurent et de la Côte-Nord. "Je roulais 1400 milles par semaine, pour me rendre d'un village à l'autre. Pas des kilomètres, des milles."

En 1973, il est victime d'un accident d'automobile qui le fait réfléchir. En 1975, il vend tout à ses professeurs et rentre à Québec. Sa première école de danse de Québec est située dans l'immeuble des zouaves pontificaux, sur la rue des Sables, près de la rivière Saint-Charles. En 1976, il se fait construire une première école sur la rue Saint-Clément à Giffard.

Ses entreprises comptent aujourd'hui 22 employés à temps régulier, mais il en embauche jusqu'à 70 lorsque vient le temps des partys de Noël, par exemple. Tout sous un même toit. Un genre de petit cunentre des congrès privé, offrant une demi-douzaine de salles de différentes grandeurs pouvant contenir de 200 à 600 personnes par salle. Des chaises pour tout le monde et une vaste cuisine en mesure de nourrir facilement un miller de congressistes en même temps.

C'est évidemment dans ces mêmes locaux que Jacques Duval loge la plus grosse école de danse au Canada. "Plus de 70 000 Québécois ont pris des cours chez nous. J'en suis à ma troisième génération de danseurs. J'ai enseigné les premiers pas de valse aux grands parents, le rock and roll aux parents et nous enseignons maintenant les mêmes pas à la troisième génération. Le 3 septembre, ça fera 44 ans que je fais ça."

Puis il y a le Club Social Jacques Duval. "Le plus beau club de rencontres pour personnes seules qu'on peut trouver dans la province", affirme-t-il. Les gens viennent ici pour danser et se rencontrer. Pour les plus vieux, nous offrons des cours de danse santé en après-midi. C'est très populaire. Et là aussi il y a de belles rencontres qui changent la vie des gens en leur apportant plus de bonheur."

pchampagne@lesoleil.com

À savoirNom de l'entreprise: Centre de danse Jacques Duval

Type d'entreprise: école de danse, agence de voyages, club de rencontre, et centre de réception

Nombre d'employés : de 22 à 70, selon la saison

Nombre d'élèves: 2500 par semaine, surtout en soirée

Chiffre d'affaires : confidentiel

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