Le président et chef de la direction de CAE (T.CAE), Robert E. Brown, croit que les militaires canadiens jouent un rôle déterminant quant à l'avenir de l'industrie aéronautique du pays et qu'ils doivent en tenir compte. Les gouvernants doivent y voir. Comme le font les Américains et la plupart des autres pays dans le monde.

Le président et chef de la direction de CAE [[|ticker sym='T.CAE'|]], Robert E. Brown, croit que les militaires canadiens jouent un rôle déterminant quant à l'avenir de l'industrie aéronautique du pays et qu'ils doivent en tenir compte. Les gouvernants doivent y voir. Comme le font les Américains et la plupart des autres pays dans le monde.

«Quand les militaires font leurs spécifications (des appareils qu'ils veulent avoir), il faut s'assurer que c'est possible pour nous d'être là pour les produits qu'ils demandent», a déclaré M. Brown, mardi, à l'issue d'une allocution prononcée devant la Chambre de Commerce du Montréal métropolitain.

«Il est primordial que les contrats soient structurés pour permettre aux entreprises canadiennes de l'aérospatiale d'obtenir des retombées économiques de ces contrats militaires», avait-il dit précédemment.

«Comment les spécifications sont faites est un processus impliquant la volonté politique», a avancé M. Brown. A la lumière de son expérience, il estime que si cette précaution n'est pas prise, les entreprises d'ici risquent d'être rejetées au profit d'entreprises américaines et que le cas échéant le gouvernement pourra difficilement changer la situation.

«Le gouvernement est placé à la fin du processus. Quand ça arrive au conseil des ministres, c'est difficile pour les politiciens de refuser une recommandation de la fonction publique et de la renverser», a-t-il poursuivi.

«On essaie de les inspirer, de les former (les militaires). On essaie de faire la même chose avec les politiciens», a-t-il ajouté.

M. Brown évalue avoir perdu deux contrats militaires canadiens, il y a trois ans, en raison de spécifications techniques.

Il veut éviter que celle se reproduise dans le cadre de l'attribution des contrats du gouvernement canadien d'une valeur de 15 G$ pour des CH-47 et des C-130, surtout que des contrats de cette envergure ne surviennent qu'une fois tous les 30 ans, a-t-il fait valoir.

«Je crois que les politiciens font des efforts, mais il ne faut rien prendre pour acquis. Il faut parler pour s'assurer de conserver sa place. Il y a beaucoup de gens qui veulent avoir le travail», a-t-il dit.

Dans son allocution, M. Brown a insisté sur le rôle structurant que pourraient avoir les contrats d'appareils militaires sur des entreprises comme Bombardier, CAE, Héroux Devtek et Pratt & Whitney, par exemple. Une occasion en or qu'il faut saisir pour préserver, développer et soutenir l'aérospatiale canadienne.

M. Brown souhaite que le gouvernement poursuive ses efforts pour que le Canada ait des retombées pour les CH-47 et les C-130. Pour CAE, celles-ci pourraient prendre la forme de davantage de recherche et développement, de ventes de sa technologie et de simulateurs de vol à d'autres forces armées dans le monde.

«Il faut renforcer les domaines où nous avons une position de leadership, comme les simulateurs, les turpopropulseurs de Pratt & Whitney, les composantes d'avions de Bombardier. Avec ça, on peut améliorer notre capacité technologique pour faire des ventes à l'extérieur», a-t-il soutenu.

Pour bien marquer l'importance d'un contrat militaire, M. Brown a rappelé que c'est un contrat de l'aviation royale canadienne pour un simulateur de vol, octroyé à CAE en 1952, qui a établi les fondations de l'industrie aérospatiale canadienne.

Pour bien montrer le rôle de fer de lance de ce contrat, il a informé son auditoire qu'environ 70 % de l'ensemble des simulateurs de vol actuellement en service dans le monde proviennent de CAE.

À la Bourse de Toronto, mardi le titre de CAE a reculé de 0,07 $, terminant à 13,31 $.