En attente d'une aide de l'État, le chantier maritime Verreault de Les Méchins, en Gaspésie, a cessé ses activités pour une période indéterminée.

En attente d'une aide de l'État, le chantier maritime Verreault de Les Méchins, en Gaspésie, a cessé ses activités pour une période indéterminée.

Le dernier navire en réparation sur le chantier a repris la mer lundi, laissant sans travail un peu plus d'une centaine d'employés.

La présidente de Groupe Maritime Verreault, Denise Verreault, a évoqué la fermeture définitive des installations si elle n'obtient pas un soutien gouvernemental et ne parvient pas à conclure une première convention collective avec les salariés du chantier.

«Je ne sais pas ce qui se passe. Nous souhaitons poursuivre les négociations, mais nous n'avons pas de nouvelles de Mme Verreault. On attend», a souligné lundi Yves Harrisson, président du syndicat des travailleurs de Verreault Navigation, affilié à la CSN.

En décembre dernier, les syndiqués ont rejeté à plus de 98 pour cent les offres «finales et globales» de la partie patronale mais ils tentent depuis de relancer les pourparlers avec l'employeur.

Faute de convention collective, Groupe Maritime Verreault ne peut soumissionner sur des contrats fédéraux, se plaint de son côté la patronne de l'entreprise.

De son côté, Investissement Québec se défend bien d'avoir abandonné le chantier maritime à son sort.

«Le dossier est toujours ouvert mais nous ne négocierons pas avec Mme Verreault sur la place publique», a indiqué la porte-parole de la société d'État, Josée Béland.

«Ils (le chantier maritime) nous ont soumis une demande d'intervention financière en décembre. Nous leur avons fait part de nos exigences et depuis nous n'avons pas eu de nouvelles», a dit Mme Béland, laissant entendre que la balle était maintenant dans le camp de Denise Verreault.

Groupe Maritime Verreault n'a toujours pas fourni à Investissement Québec une «démonstration de partage de risque», ni même un plan d'affaires, a-t-elle ajouté.

Les relations de travail tendues sur le chantier constituent également un obstacle au règlement du dossier, a convenu la porte-parole.

«C'est quelque chose que l'on regarde. Les relations de travail font partie du portrait d'une entreprise, de son profil», a-t-elle dit.

Mme Verreault veut en outre obtenir un traitement «comparable» à celui qu'a reçu le chantier de la Davie, de Lévis, dont la dette de 16,5 millions $ a été radiée par le gouvernement.

Sur le plan politique, le député péquiste François Legault s'en est pris au ministre du Développement économique, Raymond Bachand, lui reprochant son inaction.

«Après avoir porté peu d'attention à la Gaspésie tout au cours de son mandat, ce serait bien la moindre des choses que le gouvernement libéral fasse preuve de leadership plutôt que de rester figé», a commenté par voie de communiqué le porte-parole de l'opposition officielle en matière de finances.

Selon lui, «les réponses viendraient beaucoup plus rapidement du côté d'Investissement Québec» si le ministre Bachand s'engageait activement dans le dossier.

M. Bachand est présentement à Davos, en Suisse, à l'occasion du Forum économique mondial.