L'Indien Lakshmi Mittal, 55 ans, cinquième fortune mondiale, qui a pris les rênes d'Arcelor Mittal de manière inattendue lundi, a réussi à bâtir en quelques années seulement le premier groupe sidérurgique mondial.

L'Indien Lakshmi Mittal, 55 ans, cinquième fortune mondiale, qui a pris les rênes d'Arcelor Mittal de manière inattendue lundi, a réussi à bâtir en quelques années seulement le premier groupe sidérurgique mondial.

Parti de presque rien dans son pays natal, ce prédateur discret et élégant, mais très opportuniste, vient d'être nommé PDG d'Arcelor Mittal, numéro un mondial de l'acier, alors qu'il avait assuré ne pas vouloir assurer de rôle exécutif dans ce groupe issu de la fusion de Mittal Steel et Arcelor.

L'annonce intervient seulement quatre mois après l'épilogue d'une âpre bataille avec la direction de l'européen Arcelor, initialement hostile à sa proposition de mariage. Pour convaincre le numéro un européen de la sidérurgie de fusionner, Mittal avait alors mené d'intenses tractations pendant cinq longs mois début 2006 et relevé son offre jusqu'à 26 milliards d'euros.

Le père de Lakshmi Mittal, Mohan, 80 ans, lui avait donné le prénom de la déesse hindoue de la richesse. Sa progéniture est restée fidèle à cette divine lignée.

C'est dans le désert du Rajasthan (nord-ouest de l'Inde) qu'il débute sa carrière, dans la petite aciérie de son père. En 1976, il persuade son père de ne pas vendre une rizière en Indonésie mais d'y construire une aciérie.

Cette usine deviendra l'assise d'un empire qui, fusionné avec Arcelor, emploiera 320.000 personnes pour produire quelque 116 millions de tonnes d'acier par an, soit trois fois plus que son principal concurrent, le japonais Nippon Steel.

Son secret: une course frénétique à la taille et un savoir-faire éprouvé dans le redressement d'entreprises en taillant dans les effectifs. Sa faiblesse: des usines pas toujours très performantes et une spécialisation dans les aciers bas de gamme.

Son premier succès retentissant intervient à la fin des années 1980: en un an, il redresse une usine de Trinidad et Tobago qui perdait un million de dollars par jour.

Celui que le Wall Street Journal compare à Andrew Carnegie, icône de l'essor industriel américain au XIXe siècle, s'implante par la suite au Mexique, au Canada, en Irlande, en Allemagne, au Kazakhstan, en Roumanie, mais aussi aux Etats-Unis, où il rachète des usines à Chicago, ce qui lui vaut le titre de "producteur d'acier de l'année" en 1996.

Son coup de maître advient en 2005: il crée à la surprise générale le leader mondial de la sidérurgie en volume, Mittal Steel, via la fusion de sa société Ispat International avec l'américain ISG.

Résultat: l'homme d'affaires installé à Londres apparaît au cinquième rang des fortunes mondiales dans la dernière liste du magazine Forbes, avec 23,5 milliards de dollars. Le Sunday Times évalue quant à lui sa richesse à 26,5 milliards de dollars -- presque le PIB du Luxembourg -- et il serait, selon le journal, le résident britannique le plus riche de tous les temps.

Cet adepte du yoga, végétarien, mène aussi grand train. Il a acheté la résidence la plus vaste et la plus chère de Londres. Son implication en 2002 dans un scandale lié au financement du Parti travailliste lui vaut aussi une réputation parfois sulfureuse.

Le mariage de sa fille de 25 ans, Vanisha, a défrayé la chronique l'an dernier: des noces sompteuses pendant cinq jours à Paris, avec spectacle de la star australienne Kylie Minogue et dîner au château de Versailles.

Chez les Mittal, tout reste en famille. Son fils Aditya, a été propulsé directeur financier du groupe. Sa fille Vanisha occupe aussi une fonction clé, comme la plupart des membres importants de la famille.

MITTAL STEEL

ARCELOR

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