Les membres de la Convention de Rotterdam sur les produits chimiques dangereux ont repoussé à 2008 leur décision d'inclure l'amiante chrysotile dans leur liste rouge, principalement en raison de l'opposition des principaux producteurs (Canada, Russie et Kirghizstan).

Les membres de la Convention de Rotterdam sur les produits chimiques dangereux ont repoussé à 2008 leur décision d'inclure l'amiante chrysotile dans leur liste rouge, principalement en raison de l'opposition des principaux producteurs (Canada, Russie et Kirghizstan).

"La principale opposition est venue du Canada, qui a évoqué des raisons de politique interne", a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.

L'Organisation des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) a expliqué vendredi dans un communiqué que la décision finale avait été repoussée à la prochaine réunion des parties à la Convention en 2008.

Les oppositions ont porté sur l'inclusion de l'amiante chrysotile dans une liste de 39 produits chimiques à usage industriel, de pesticides et de préparations pesticides extrêmement dangereuses soumis à la procédure de consentement préalable en connaissance de cause (procédure PIC).

Cette dernière contient notamment toutes les autres formes d'amiante.

"L'absence de décision quant à l'inclusion de l'amiante chrysotile pose un problème pour tous les pays en développement qui ont besoin de protéger leurs concitoyens des risques bien connus de cette substance dangereuse", a dénoncé Achim Steiner, directeur exécutif du PNUE, à l'origine de la Convention de Rotterdam.

Tandis que les discussions se poursuivront durant les deux prochaines années, les exportateurs doivent se montrer particulièrement responsables pour aider les importateurs à gérer l'amiante chrysotile de façon sûre", a-t-il renchéri.

L'amiante chrysotile, utilisée pour l'essentiel dans les produits du ciment, est exportée par le Canada, le principal fournisseur mondial, mais aussi la Russie, et le Kirghizstan.

La Russie, qui n'est pas partie à la Convention de Rotterdam, a toutefois pris une part active au débat dans le camp des opposants à l'inclusion, selon une source proche du dossier.

Selon l'OMS, au moins 90.000 personnes meurent chaque année des maladies liées à l'amiante, telles que cancer du poumon ou mésothéliome.

En février dernier, des experts avaient conclu que l'amiante chrysotile, qui représente près de 94% de la consommation mondiale d'amiante, réunissait les conditions pour être incluse dans la liste rouge de la Convention de Rotterdam.

cam/dro/az