Deux équipes de toutous, d'origine américaine et québécoise, vont s'affronter à Montréal, dès la fin du mois, pour s'emparer du coeur des jeunes (et moins jeunes) consommateurs.

Deux équipes de toutous, d'origine américaine et québécoise, vont s'affronter à Montréal, dès la fin du mois, pour s'emparer du coeur des jeunes (et moins jeunes) consommateurs.

La chaîne américaine Build-A-Bear Workshop [[|ticker sym='BBW'|]], de St. Louis, au Missouri, va en effet ouvrir ses trois premiers magasins au Québec dans autant de centres commerciaux de Cadillac Fairview, soit au Carrefour Laval, au Fairview Pointe-Claire et aux Promenades Saint-Bruno.

La fondatrice, qui se fait aussi appeler chef oursonne de la direction de Build-A-Bear, Maxine Clark, n'était pas disponible mercredi.

Le détaillant confirme toutefois d'autres ouvertures en 2008, au Québec et ailleurs au Canada, selon la porte-parole, Jennifer Potvin, sans préciser davantage.

Leader mondial, Build-A-Bear exploite déjà un réseau de 290 magasins sur les cinq continents, dont 15 ailleurs au Canada.

De son côté, la PME québécoise Univers Toutou a bien vu venir Build-A-Bear au Québec, mais n'a pas l'intention d'esquiver l'affrontement.

«Univers Toutou va continuer à bâtir son réseau québécois, à partir de ses six magasins», déclare le vice-président et directeur général, Pierre-Luc Brodeur.

La PME prévoit ouvrir des magasins avant Noël dans les Cantons de l'Est et dans la couronne nord de Montréal, le printemps prochain.

L'arrivée de Build-A-Bear représente «un nouveau défi, mais qui ne nous inquiète pas outre mesure, même si c'est le McDonald's du secteur. Univers Toutou va se distinguer du compétiteur américain avec ses atouts», explique Pierre-Luc Brodeur.

Si Build-A-Bear a fait l'acquisition des concurrents Bear Factory et Amsbra au Royaume-Uni et en Irlande, en avril 2006, le géant n'a pas fait d'offre d'achat à Univers Toutou, confirme M. Brodeur, très satisfait de la performance de la PME en 2007.

Avec son chiffre d'affaires de 437 millions et ses profits bruts de 29,4 millions en 2006, Build-A-Bear peut se révéler pourtant un adversaire de poids.

Le site Web de Build-A-Bear demeure toujours unilingue, mais il sera francisé dès le 15 octobre, assure Jennifer Potvin. Le géant garde inchangé sa raison sociale, pour entrer au Québec, mais il va respecter les lois, ajoute la porte-parole.

En juin dernier, deux des quatre fondateurs d'Univers Toutou ont revendu leurs actions au président, Jules Fugère, et à M. Brodeur, mais ça n'a rien à voir avec l'arrivée du concurrent, précise-t-on.

Univers Toutou va maintenir son approche différente, en misant sur le fait français et la thématique du voyage, souligne le vice-président.

Au Quartier Dix30, Univers Toutou a vendu des forfaits de groupes pour des fêtes d'enfants, les fins de semaine, pour un mois et demi d'avance, déclare Pierre-Luc Brodeur.

À Paris, Build-A-Bear a par contre dû fermer son magasin des Galeries Lafayette, dit-il.

Univers Toutou exploite elle-même ses magasins d'une moyenne de 2400 pieds carrés (comparativement à 2000 pieds pour le concurrent), mais reçoit beaucoup de demandes pour des franchises, ajoute M. Brodeur.

«On a encore beaucoup à faire au Québec, mais on mise sur notre site internet», dit-il.

«Le concept est connu, mais reste à découvrir, pour plusieurs. Les clients s'émerveillent toujours», assure M. Brodeur.

Autant chez Univers Toutou que chez Build-A-Bear et plus d'une douzaine de concurrents américains, les visiteurs choisissent leur peluche préférée et l'habille à leur goût, avant de lui donner un coeur et la voix.