L'industrie pétrolière considère avoir fait considérablement sa part ces dernières années pour respecter les cibles fixées par le Protocole de Kyoto.

L'industrie pétrolière considère avoir fait considérablement sa part ces dernières années pour respecter les cibles fixées par le Protocole de Kyoto.

«On a accepté de faire notre part. Dans nos raffineries, nous avons déjà réduit nos émissions de gaz à effet de serre (GES) de 12 % du niveau qu'elles étaient en 1990», avancent Alain Pérez et Carol Montreuil, de l'Institut canadien des produits pétroliers (ICPP), lors d'une rencontre au Soleil.

L'industrie pétrolière s'explique d'ailleurs toujours mal pourquoi elle aura à éponger une bonne partie de la nouvelle «taxe verte» québécoise qui entrera en vigueur le 1er octobre.

Cette taxe servira à financer le Fonds vert de 200 M$ du gouvernement Charest.

Les pétrolières soutiennent avoir ainsi investi ces derniers temps des sommes colossales afin d'améliorer leur bilan environnemental.

«Et là, on se fait maintenant dire que l'on devrait faire également la part de nos clients. L'industrie des transports doit également faire son bout de chemin», a déploré Alain Pérez en rappelant que ce secteur était responsable de 40 % des émissions de GES au Québec.

Selon l'ICPP, le gouvernement Charest fait fausse route en imposant dès octobre à la quarantaine de distributeurs de produits pétroliers une taxe spéciale. Dans le cas des distributeurs d'essence, la taxe représentera près d'un cent par litre.

«Nos politiciens manquent de courage, ajoute Alain Pérez. Nous consommons par habitant trois fois plus de pétrole qu'en Europe. Et que fait-on pour encourager la baisse de la consommation?

En Europe, ça fait 40 ans que l'on investit dans les transports en commun comme les trains à grande vitesse (TGV). Ici, on préfère encore construire des avions et des routes.»

Pour l'heure, l'industrie pétrolière ne sait pas encore si elle refilera la facture aux consommateurs. «C'est une bonne question. Chose certaine, pour nous, ce seront des coûts additionnels qui s'ajouteront dans la colonne des dépenses», indique pour sa part Carol Montreuil.

Bien qu'elles reconnaissent que les années actuelles sont très bonnes pour brasser des affaires, les pétrolières déplorent les attaques répétées des politiciens à leur endroit.

«On ne comprend pas, évoque Alain Pérez. Si vous enlevez le montant des taxes gouvernementales prélevées sur chaque litre, c'est au Canada que l'on paie le moins cher son essence dans tous les pays du G-8.»