Avec la forte hausse du dollar canadien, il en coûte moins cher pour acheter des actions américaines.

Avec la forte hausse du dollar canadien, il en coûte moins cher pour acheter des actions américaines.

Est-ce le temps d'en profiter ?

«Oui, et je le dis haut et fort !», lance Vincent Delisle, de Scotia Capitaux.

«En terme de gestion de portefeuille et de diversification des actifs cela fait du gros bon sens, ajoute le stratège. Et au niveau actuel, c'est encore plus intéressant.»

Il faut dire que le huard est en pleine envolée. Depuis le 1er janvier 2002, il est passé de 62,63 cents US à plus de 94 cents US aujourd'hui.

«C'est un bon moment pour mettre la main sur des titres américains car le dollar canadien pourrait redescendre», avance Jean-René Adam, gestionnaire de portefeuille pour Hexavest.

Selon lui, la chute du marché immobilier aux États-Unis pourrait se faire sentir au Canada.

«Si les consommateurs américains sont touchés il y aura des effets négatifs sur les exportations canadiennes, sur la croissance des pays en développement et sur la demande de pétrole et de matières premières, explique le spécialiste. Notre devise s'en ressentira.»

Vincent Delisle est d'accord.

«À moins d'assister à une forte poussée des prix du pétrole et du gaz naturel, il serait surprenant de voir le dollar canadien filer vers la parité avec le billet vert américain, dit-il. En fait, on risque plus de revisiter les 90 cents US dans les prochains mois.»

Autrement dit, les investisseurs ont intérêt à faire le plein d'actions américaines pendant que le dollar canadien est fort.

Sans compter que le marché boursier américain offre un meilleur potentiel que le parquet canadien. L'indice S&P 500 est déprécié de 3% alors que S&P/TSX est surévalué de 25%, selon le stratège.

«Le profil risques/rendements avantage la Bourse américaine», dit-il.

Pour bien diversifier le portefeuille, Vincent Delisle recommande de se tourner vers des secteurs moins bien représentés à la Bourse canadienne comme ceux de la technologie, des soins de santé, de la consommation et des industrielles.

Autre point en faveur de l'indice américain S&P 500: la prudence des investisseurs pourrait les amener, au cours des prochains mois, vers des titres de qualité, comme ceux des grandes entreprises, pense le spécialiste.

Jean-René Adam suggère aussi d'investir dans les titres de grandes capitalisations.

«Leurs évaluations se situent à un creux par rapport aux plus petites entreprises», remarque-t-il.

Dans ce groupe, le gestionnaire se concentre vers les compagnies qui ont une bonne partie de leurs ventes à l'international.

«Elles peuvent profiter de la croissance mondiale et de la faiblesse du dollar américain», précise M. Adam.

Lors du premier trimestre de 2007, les entreprises du S&P 500 ayant plus de 25% de leurs ventes à l'international ont vu leurs bénéfices grimper de 10,6% alors que celles ayant moins de 25% de leurs ventes à l'étranger ont engrangé une croissance des profits de 5,2%, constate-t-il.

Dans le contexte actuel, M. Adam se concentre vers les secteurs de la technologie (54% des ventes à l'international), des industrielles (34%) et de la consommation courante (28%).

Parmi ses sociétés préférés, on retrouve :

Altria (58% de ses ventes à l'étranger), symbole MO, propriétaire des cigarettes Malboro et de la bière Miller.

Coca-Cola (71%), KO, met l'accent sur des créneaux à forte croissance comme l'eau, les boissons énergétiques et les boissons vitaminées.

General Electric (45%), GE, avec sa bonne équipe de gestionnaires et sa diversification dans des segments en forte croissance (infrastructure, aéronautique, traitement des eaux, NBC, etc.)

MacDonald's (66%), MCD, avec ses nouveaux produits santé, ses menus déjeuners (café premium) et son excellent marketing avec l'utilisation du multimédia pour attirer les jeunes.

Procter & Gamble (55), PG, avec ses marques de commerce fortes (Gilette, Tide, Pampers, Covergirl, etc,) et son emphase sur les produits de santé et de beauté.

Dow Chemical (62%), DOW, bénéficie de la baisse du prix de l'énergie et du délais des nouvelles usines au Moyen-Orient.