Il y a trop de stations-service au Québec, juge l'industrie pétrolière.

Il y a trop de stations-service au Québec, juge l'industrie pétrolière.

«Trop nombreuses et moins rentables», ont plaidé mercredi Alain Perez et Carol Montreuil, de l'Institut canadien des produits pétroliers (ICPP), lors d'une rencontre éditoriale au Soleil.

Pour l'heure, le Québec compte environ 4000 stations-service sur son territoire, dont 80 % appartiennent à de grandes pétrolières. En moyenne, chaque station-service écoule trois millions de litres d'essence par année.

Or, d'après l'ICPP, une baisse de nombre de points de vente en sol québécois aurait un impact direct sur le prix du litre d'essence à la pompe. «On parle d'une baisse d'environ 1,5 ¢ du litre», a soutenu M. Perez.

L'industrie avance que la vétusté du parc québécois nuit actuellement à l'amélioration de la rentabilité de l'industrie. À certains endroits, comme dans la région de Québec, certaines stations exploitées par des indépendants peineraient à écouler deux millions de litres par année.

À titre d'exemple, l'ICPP soutient que le marché ontarien a vu naître ces dernières années dans la région de Toronto des super-essenceries dont le volume de vente peut atteindre jusqu'à quatre millions de litres par année.

«Ce sont des postes à essence très efficaces autant pour les pétrolières que pour les consommateurs», a formulé pour sa part M. Montreuil.

La fin du prix plancher

L'ICPP se montre d'ailleurs favorable à l'abolition du prix minimum estimé (PME) fixé chaque semaine par la Régie de l'énergie. La loi québécoise oblige notamment les détaillants à ajouter 3 ¢ pour chaque litre d'essence vendu.

Selon la Régie, ces 3 ¢ supplémentaires représenteraient le coût-type minimal d'exploitation d'une station-service dite efficace, qui vend 3,5 millions de litres par année.

Mais selon l'ICPP, ces coûts supplémentaires imposés par la Régie ne seraient plus représentatifs de la réalité du marché. «Nous, on prône le marché libre. Point», a fait valoir M. Montreuil.

L'ICPP rappelle que le géant du commerce au détail Costco cherche par tous les moyens à ouvrir des stations-service partout au Québec. Costco aimerait toutefois vendre son essence au prix coûtant, ce que ne lui permet pas la législation.

M. Montreuil déplore d'ailleurs que certains détaillants indépendants continuent de faire pression pour empêcher l'ouverture de ces stations-service exploitées par Costco.

À Saint-Jérôme, Costco exploite depuis quelques années une station-service comptant 12 postes de ravitaillement accessibles sur trois îlots. Cette installation peut vendre facilement plus de 10 millions de litres d'essence par année.