Le fabricant américain de pneumatiques Goodyear (GT) a annoncé jeudi la fermeture de son usine de fabrication de pneus de Valleyfield au Québec, qui va se traduire par la suppression de 800 emplois.

Le fabricant américain de pneumatiques Goodyear [[|ticker sym='GT'|]] a annoncé jeudi la fermeture de son usine de fabrication de pneus de Valleyfield au Québec, qui va se traduire par la suppression de 800 emplois.

Cette usine, située près de Montréal, emploie 1000 personnes. Goodyear va toutefois la transformer d'ici la fin de l'année en centre de mixage pour les composants utilisés dans la fabrication de pneumatiques, ce qui permettra de conserver 200 emplois, a-t-il indiqué dans un communiqué.

Goodyear a précisé que cette fermeture entrait dans le cadre de son programme de réduction des coûts et des capacités de production.

«Dans l'environnement actuel très concurrentiel et de plus en plus mondial, nous faisons face à des choix très difficiles», a souligné Jon Rich, président des activités de Goodyear en Amérique du Nord.

«La décision d'arrêter la fabrication de pneus à Valleyfield est l'une des étapes nécessaires pour rendre Goodyear plus concurrentiel. Cette décision est sans rapport avec les performances et les qualités des employés de Valleyfield», a-t-il ajouté.

Le syndicat des employés du géant américain à Valleyfield a aussitôt réagi et s'est engagé à «intensifier» son travail afin de trouver des solutions à «long terme» pour sauver cette usine.

«Nous allons tout tenter afin de trouver des intervenants tant gouvernementaux que privés pour amener Goodyear à sauver cette usine», a déclaré jeudi Bruno Lefebvre, du syndicat de Fédération des travailleurs du Québec (FTQ).

La fermeture de l'usine va réduire les capacités de production du groupe de 7 millions de pneus, soit 21 millions au total dans le cadre du plan de restructuration. L'objectif initial était d'une réduction allant de 15 à 20 millions d'unités.

Goodyear va inscrire une charge comprise entre 165 et 170 M$ US après impôts pour financer cette fermeture dont 40 à 45 M$ US comptant. Elle devrait toutefois générer des économies de coûts de fonctionnement de 40 M$ US par an.

Goodyear a déjà annoncé des fermetures d'usines en Grande-Bretagne, en Nouvelle-Zélande et au Texas lui permettant de réaliser, avec celle de Valleyfield, des économies de coûts totalisant 125 millions de dollars, indique le communiqué.

Un mouvement de grève qui avait touché les usines de Goodyear aux États-Unis et au Canada pendant plusieurs semaines s'est achevé fin décembre avec un accord signé avec les syndicats.

À l'issue de ce conflit qui avait duré 86 jours, la direction du groupe et le syndicat américain USW s'étaient entendus sur une nouvelle convention collective.

Cet accord prévoit notamment que Goodyear repousse d'un an son projet de fermeture de l'usine de Tyler (Texas) et donne ainsi le temps aux employés de trouver une solution de reconversion ou de retraite anticipée.

Un porte-parole de Goodyear, Ed Markey, a précisé jeudi que le conflit avait pris fin également dans les quatre usines en grève au Canada avec un accord sur une nouvelle convention. Le site de Valleyfield ne faisait pas partie des quatre sites concernés, a-t-il indiqué.

Goodyear est le numéro trois mondial du pneu en termes de ventes --19,7 G$ US en 2005-- derrière Bridgestone et Michelin.