Les acquisitions de sociétés aurifères ont atteint l'an dernier leur volume le plus élevé en au moins une décennie et cette vague pourrait bien se poursuivre en 2007 alors que les producteurs peinent à trouver de nouveaux gisements à exploiter.

Les acquisitions de sociétés aurifères ont atteint l'an dernier leur volume le plus élevé en au moins une décennie et cette vague pourrait bien se poursuivre en 2007 alors que les producteurs peinent à trouver de nouveaux gisements à exploiter.

L'achat au coût de 8,5 milliards US de Glamis Gold par Goldcorp fut assurément la plus importante des 357 transactions d'une valeur combinée de 24,3 milliards US de année, selon des données compilées par Bloomberg.

C'est largement supérieur aux 16,2 milliards US investis globalement l'an dernier dans les 341 transactions qui ont marqué l'industrie, incluant l'achat au coût de 10 milliards US de Placer Dome par Barrick Gold.

Les producteurs déploient toute leur énergie dans la quête de nouvelles sources d'approvisionnement car, d'une part, le rythme des découvertes de nouveaux gisements est inférieur à celui de l'exploitation des mines actuelles et, d'autre part, la reprise des cours de l'or des six dernières années leur a procuré des liquidités suffisantes pour acquérir d'autres actifs.

Le nombre de nouveaux gisements d'au moins 2,5 millions d'onces ne cesse de décliner depuis les huit dernières années, selon Metals Economics Group, à Halifax.

De 1992 à 2005, le monde a produit 1,1 milliard d'onces d'or, soit 1,8 fois plus que le volume total des dépôts recelant au moins 2,5 millions d'onces découverts au cours de la même période, selon Metals Economics Group.

La baisse du volume de nouveaux gisements a suivi plusieurs années de resserrement des investissement en exploration après que l'or eut atteint en 1999 son niveau le plus bas en 20 ans, soit 253,20 $ US.

Gold Fields, quatrième producteur au monde, a complété au début décembre une transaction de 1,53 milliard US portant sur l'acquisition auprès de Barrick de la moitié du plus gros gisement mondial, la mine South Deep, en Afrique du Sud. Gold Fields est en voie d'obtenir une participation dans Western Areas, qui possède l'autre moitié de South Deep.

Depuis 1999, le prix de l'or a plus que doublé pour atteindre les 629,90 $US l'once. Le 12 mai, il a même fracassé un record en 26 ans en touchant la barre des 732 $ US.

Cette reprise, alimentée par des investisseurs en quête d'une valeur refuge contre l'inflation ou d'une solution de rechange à un dollar américain mis à mal par l'euro, a stimulé la quête de nouveaux gisements.

Le coût des réserves a atteint un niveau record de 120 $ US l'once en 2005, comparativement à 33 $ US en 2000, indique James Lowrey, analyste principal chez Metals Economics.

Le chef de la direction de Gold Fields, Ian Cockerill, admet que, à 104 $ US l'once, c'était cher payé pour la mine South Deep.

«C'est sûrement l'une des acquisitions les plus coûteuses que nous ayons faites», comparativement à la moyenne traditionnelle de l'entreprise qui se situe à 60 $US, dit-il.

«Mais il s'agit d'un gisement très spécial.»

La mine, située à l'ouest de Johannesburg, renferme quelque 29,3 millions d'onces d'or, soit environ le tiers de la production annuelle mondiale. Gold Fields entend examiner la faisabilité d'un accroissement de la production qui, selon les prévisions, passerait de 800 000 onces par année en 2011, à 1 million d'onces.

La vancouvéroise Goldcorp a investi 175 $US pour chaque once de réserves acquises après de Glamis le mois dernier, alors que l'achat au coût de 1,1 milliard US des actions de Cambior par la torontois Iamgold porte la valeur de chaque once d'or acquise à 117 $US, selon M. Lowrey de Metals Economics.

«L'objectif principal de cette transaction» était de doubler le volume des ressources, a expliqué le président du conseil de Goldcorp, Ian Telfer, qui a mené plus de huit opérations du genre au cours des quatre dernières années. L'achat de Glamis a permis à Goldcorp de ravir à la sud-africaine AngloGold Ashanti le titre de troisième producteur d'or au monde.

La production d'or de la période de neuf mois bouclée en septembre s'élevait à 1804 tonnes métriques, en baisse de 2,2 % par rapport à l'année précédente, estime la firme d'analyse londonienne GFMS.

En raison de la pénurie de nouveaux gisements, le prix de l'or devrait gagner 200 $ US au cours des deux prochaines années et atteindre les 800 $ US l'once, prédit M. Telfer.