Canadian Tire (T.CTC), qui propose certains services financiers depuis quatre ans, ajoute un outil dans son coffre: la chaîne de magasins a lancé mardi dans certaines provinces une hypothèque «révolutionnaire» afin de gruger une partie du marché traditionnel des banques.

Canadian Tire [[|ticker sym='T.CTC'|]], qui propose certains services financiers depuis quatre ans, ajoute un outil dans son coffre: la chaîne de magasins a lancé mardi dans certaines provinces une hypothèque «révolutionnaire» afin de gruger une partie du marché traditionnel des banques.

«L'hypothèque sera bientôt lancée au Québec, mais peut-être pas dès 2008», a précisé à La Presse Affaires le porte-parole des Services financiers de Canadian Tire, Bernard Roy.

«Ce n'est qu'une question de temps toutefois, car Canadian Tire est bien implanté au Québec. Les plans de la chaîne, c'est de lancer l'hypothèque dans toutes les provinces, dont au Québec», ajoute Bernard Roy.

Forte des quatre millions de clients de sa carte de crédit MasterCard, Canadian Tire veut ainsi s'emparer d'une partie de la clientèle des banques, sur un marché résidentiel qui demeure solide au Canada, contrairement à celui des États-Unis qui est frappé de plein fouet par la crise des hypothèques à risque.

Le détaillant de produits pour l'automobile, le sport et la maison, basé à Toronto, a mis sur le marché mardi une nouvelle hypothèque qui, à certaines conditions, réduit de plusieurs années les remboursements à faire.

Pour l'instant, Canadian Tire limite cette offre hypothécaire à des clients de l'Ontario et de l'Alberta, par l'entremise de trois projets-pilotes à Kitchener-Waterloo, London et Calgary.

La chaîne a mis sur pied sa Canadian Tire Bank, en 2003, et le chef de la direction, Wayne Sales, avait annoncé l'an dernier l'expansion soutenue de ses services financiers d'ici 2011.

Le détaillant offre aux clients de regrouper leur épargne, leur prêt, leur carte de crédit et leur nouvelle hypothèque dans un seul compte sans frais, le One-and-Only de la Banque Canadian Tire, qui permet de gagner des «dollars Canadian Tire» et d'économiser.

Dès que le client verse son salaire ou fait un dépôt dans son compte, il peut ainsi réduire tout de suite ses frais hypothécaires.

«Nos études de marché montrent que la taille de l'hypothèque moyenne augmente, tout comme le désir des Canadiens de payer leur dette le plus tôt possible», explique le président des Services financiers de Canadian Tire, Marco Marrone.

La nouvelle hypothèque permettrait de réduire sa dette plus rapidement. L'entreprise teste aussi d'autres produits financiers et a prévu investir 25 millions de dollars cette année à cette fin.

«La concurrence, c'est toujours bon pour nos membres», a rétorqué la porte-parole de Desjardins, Nathalie Genest.

«Desjardins a l'habitude de relever les défis», dit-elle, car ce n'est pas la première fois que des concurrents s'attaquent à son marché.

Les caisses Desjardins détiennent toutefois 40% des hypothèques résidentielles au Québec, signées souvent pour cinq ans, soit un marché qu'un concurrent ne peut gruger facilement.

«Desjardins aussi propose une offre intégrée de services financiers», a souligné Nathalie Genest.

La Banque Nationale joue un rôle important dans les hypothèques résidentielles vendues par les banques au Québec, avec 25% du marché, déclare de son côté la porte-parole, Marie-Claude Lavigne.

La Banque Nationale a lancé son hypothèque tout en un dès 2005, souligne-t-elle.

Nouvelle offensive

La Banque Laurentienne vient, pour sa part, de lancer une nouvelle offensive sous le slogan "Une hypothèque, c'est du gâteau", qui s'adresse entre autres aux locataires voulant accéder à la propriété.

"Il y a de plus en plus de concurrents dans les hypothèques", reconnaît la directrice des communications de la Banque Laurentienne, Gladys Caron. "Le nombre de prêteurs s'accroît, tout comme les types d'hypothèques, dans différents créneaux."

Les revenus bruts de la Canadian Tire Bank ont augmenté de 54%, à 68,6 millions de dollars, au deuxième trimestre. Cela s'explique en particulier par la croissance de 8% du portefeuille de prêts, qui atteint 3,7 milliards de dollars.

Canadian Tire emboîte ainsi le pas à Wal-Mart et Loblaw en prenant de l'expansion dans les services financiers, pour générer davantage de revenus récurrents et accroître ses profits.