Marc songe sérieusement à ne plus avoir d'auto lorsque le contrat de location de sa Subaru Outback se terminera en septembre. Il prend systématiquement le métro pour venir travailler. Ses enfants sont plus grands. Sa femme a déjà une petite voiture.

Marc songe sérieusement à ne plus avoir d'auto lorsque le contrat de location de sa Subaru Outback se terminera en septembre. Il prend systématiquement le métro pour venir travailler. Ses enfants sont plus grands. Sa femme a déjà une petite voiture.

«Je pourrais m'abonner à Communauto pour faire de petites courses, ou encore louer à la pièce si j'ai besoin d'un plus gros véhicule», dit-il.

En considérant tous les coûts d'utilisation de sa voiture familiale, Marc économisera facilement 10 000$ par année.

«C'est un beau voyage en Europe!» constate Marc, dont l'idée est pratiquement arrêtée. «Si je me rachète une voiture, c'est vraiment culturel, parce que je n'en ai pas besoin.»

Évidemment, ce n'est pas tout le monde qui peut se passer carrément d'une voiture. Mais juste le fait de diminuer de gabarit, permet de dégager des milliers de dollars par année.

Pour s'en convaincre, il suffit de jeter un coup d'oeil sur la comparaison des coûts d'utilisation annuels d'une berline compacte Chevrolet Cobalt et d'une fourgonnette Dodge Caravan, préparée par l'Association canadienne des automobilistes (CAA).

Bien sûr, le prix de la fourgonnette est supérieur à celui de la Cobalt. Le financement est donc plus coûteux. Et la dépréciation est plus forte. Sur quatre ans, la fourgonnette perd environ 6000$ de valeur par année, par rapport à seulement 4250$ pour la Cobalt.

Mais ce n'est pas tout. Chaque kilomètre parcouru par la fourgonnette coûte 20% de plus qu'avec la Cobalt, puisqu'elle consomme plus de carburant et coûte plus cher d'entretien. Au bout du compte, la fourgonnette coûte 11 700$ par année.

C'est 2400$ de plus que pour la Cobalt qui coûte 9300$ par année. Un écart de 25%! Sur quatre ans, c'est tout près de 10 000$ d'économie pour la famille qui roule en Cobalt.

L'écart serait encore plus prononcé si on faisait la comparaison avec une Volvo familiale qui se déprécie beaucoup plus qu'une fourgonnette, assure George Iny, président de l'Association pour la protection des automobilistes (APA). Même chose pour un véhicule utilitaire sport (VUS).

Une grille pour évaluer les coûts

En suivant la Grille d'évaluation des coûts d'un véhicule, disponible sur le site web de CAA-Québec (www.caaquebec.com), analysons le Ford Explorer, 6 cylindres, 4 litres.

Sur le site internet de Ford Canada, le modèle de base (XLT) avec équipement de série est affiché à 38 001$, incluant la promotion estivale du manufacturier. En ajoutant les taxes et le financement, le prix s'élève à 44 400$, en tenant compte d'un versement initial de 10%.

Présentement, les modèles équivalents âgés de quatre ans sont affichés entre 13 000 et 16 000$ dans les annonces classées. Certains ont des équipements plus sophistiqués. En prenant une valeur de revente moyenne de 14 500$, on obtient une dépréciation de 29 900$ sur quatre ans, soit 7475$ par année.

Selon un concessionnaire Ford, l'entretien de base coûtera environ 700$ pour quatre ans, soit 175$ par année. C'est nettement moins que les prix budgétés dans l'étude de CAA.

Mais cela ne tient pas compte d'autres réparations ou d'un changement de freins. Selon CAA-Québec, des pneus d'hiver de 16 pouces coûteront environ 850$ taxes incluses. Il faudra les remplacer aux deux ans. Cela reviendra à 425$ par année.

L'assurance coûtera 1182$, à un professionnel de 40 ans qui a un dossier de conduite sans tache, en considérant l'installation d'un système anti-vol de type Boomerang, d'après une soumission en ligne sur le site web d'Assurances Banque Nationale (www.agbn.ca).

Le même conducteur pourrait assurer une Chevrolet Cobalt pour 886$ par année, et une Dodge Caravan pour 909$ par année. Remarquez que ces chiffres sont très différents de ceux employés dans la comparaison de CAA qui se fonde sur une moyenne nationale.

Or, le coût de l'assurance au Québec est moins élevé, comme une portion de la couverture est assumée par la Société d'assurance automobile du Québec (SAAQ) ce qui se reflète dans le prix plus élevé de l'immatriculation.

Au Québec, l'immatriculation d'un véhicule coûte 255$. Pour le Ford Explorer, il faudra payer une surcharge de 30$ à cause du 4 litres. Additionnons aussi 43$ par année pour le permis de conduire.

Le véhicule est gourmand en essence. Selon le Guide de la consommation de carburant 2007 de Ressources naturelles Canada (oee.nrcan.gc.ca), il consomme 14,5 litres aux 100 kilomètres (moitié ville, moitié autoroute).

Alors, si le véhicule parcourt 18 000 kilomètres par année, il faudra pomper pour 2414$ de carburant. Cela tient compte d'un prix de l'essence à 92,50 cents le litre, comme dans l'exemple de la Cobalt et de la Caravan. Si on utilise un prix de 1$ le litre, la facture grimpe à 2610$ par an.

Additionnons le tout: le Ford Explorer coûte tout près de 12 200$ par année.

La location, une aubaine

Regardons maintenant combien il en coûte pour louer une fourgonnette ou un VUS pour partir en vacance, en haute saison.

Selon les prix fournis par l'agence de voyage internet Expedia, on peut dénicher une fourgonnette à moins de 500$ pour une semaine, incluant les frais et les taxes.

Les prix varient significativement, selon les compagnies de location. Il vaut donc la peine de faire quelques téléphones, ou de comparer les tarifs sur le web. Il faut aussi s'attarder à certains détails comme le kilométrage maximal, qui diffère d'une compagnie à l'autre.

En outre, le coût de l'assurance vient saler la facture. Le prix oscillent autour de 6$ par jour, mais peuvent être encore plus élevés. Soyez attentifs!

Mais les automobilistes qui possèdent une voiture, sont probablement déjà couverts par l'avenant 27 de leur propre police d'assurance.

Ceux qui n'ont pas de véhicule, mais qui paient avec une carte de crédit de type «Or» ou «Voyage» bénéficient d'une protection.

«Ces couvertures-là sont correctes, même si les compagnies de location essaient de nous faire peur en leur trouvant toutes sortes d'exclusions», dit Éric Brassard, planificateur financier et auteur du livre Finances au volant.

Pour ceux qui n'ont pas de carte de crédit assortie d'un programme d'assurance, il existe une autre solution.

Avec son service inter-réseau, l'entreprise de partage de voitures Communauto permet à ses membres de louer un véhicule plus gros auprès d'une société de location traditionnelle.

Le prix est concurrentiel et comprend l'assurance. Toutefois, il faut verser une cotisation annuelle de 35$ à Communauto. Et pour devenir membre de Communauto, il faut fournir un dépôt remboursable de 500$.

Mais bientôt ce ne sera plus nécessaire pour les utilisateurs occasionnels qui optent pour le forfait Lièvre, une nouvelle formule présentement à l'essai en région.

500$ de l'heure!

Au bout du compte, on réalise que la logique financière tient la route. Acheter plus petit permet de réaliser des économies annuelles d'au moins 2400$.

On y gagne, même s'il faut débourser 500 à 1000$ pour la location d'une fourgonnette ou d'un VUS, durant une ou deux semaines par année.

Bien sûr, l'argument financier ne convainc pas tout le monde.

«C'est plus vite et plus simple d'utiliser son propre véhicule, plutôt que de faire les démarches pour en louer un. Mais si vous perdez deux heures, ça vous fait un salaire de 500$ de l'heure», lance M. Brassard.

De l'argent vite gagné... pour vous permettre de prolonger les vacances!