Rio Tinto Group empruntera jusqu'à 40 milliards US pour financer l'acquisition d'Alcan (T.AL), selon la firme Moody's Investors Service

Rio Tinto Group empruntera jusqu'à 40 milliards US pour financer l'acquisition d'Alcan [[|ticker sym='T.AL'|]], selon la firme Moody's Investors Service

Rio Tinto, troisième société minière au monde, a fait appel à Royal Bank of Scotland Group, à Deutsche Bank, à Credit Suisse Group et à la Société Générale pour financer la transaction d'une valeur de 38,1 milliards US, a précisé jeudi l'entreprise londonienne.

L'offre toute au comptant pour Alcan sera financée par les banques, a indiqué Moody's, ce qui en ferait le prêt occupant le deuxième rang en importance en Europe.

La perspective d'un emprunt encore plus important a fait en sorte que les swaps (opérations financière entraînant un échange de titres) sur défaillance sur les titres de dette de Rio Tinto égalent les primes de risque des entreprises dont la cote est de trois ou plus niveaux inférieurs, y compris la firme de médias Bertelsmann, à Munich.

Jeudi, Standard & Poor's et Moody's ont fait savoir qu'ils pourraient abaisser la cote après que Rio Tinto eut indiqué qu'il souhaitait que les compagnies de cotation n'abaissent pas sa cote à moins de A-, sixième niveau de cote de titre de qualité.

«La cote pourrait descendre sous le niveau de la catégorie A», a précisé Alex Herbert, un analyste de Standard & Poor's, au cours d'une entrevue.

L'examen est «encore fluide, dit-il, et il y a aussi la possibilité que Rio Tinto doive bonifier son offre.»

À l'heure actuelle, Rio Tinto est coté A+ par Standard & Poor's, soit le cinquième rang des cotes de titres de qualité, un niveau plus haut que Aa3 de Moody's.

Les swaps sur défaillance sont utilisés pour spéculer sur la capacité d'une entreprise à honorer sa dette et une augmentation indique une détérioration des perceptions quant à la qualité du crédit.

Jeudi, les contrats fondés sur les titres de dette de Rio Tinto ont augmenté de 5 points de base, à 23,5 points de base, selon Deutsche Bank. Bertelsmann, de Gütersloh, en Allemagne, a une cote de BBB+.

L'emprunt de Rio Tinto se classe derrière le financement de 35 milliards d'euros (48 milliards US), en avril dernier, accordé à Enel, plus important service public d'Italie, pour acquérir le producteur d'électricité Endesa, de Madrid.

En l'an 2000, France Telecom, de Paris, avait obtenu 30 milliards d'euros pour mettre la main sur l'entreprise britannique de téléphonie cellulaire Orange.

Rio Tinto a des obligations d'une valeur de 1,2 milliard US en circulation, selon des données recueillies par Bloomberg.