Éric Asselin, l'ancien vice-président aux finances de Norbourg, a nié énergiquement avoir été «l'âme dirigeante» de la firme.

Éric Asselin, l'ancien vice-président aux finances de Norbourg, a nié énergiquement avoir été «l'âme dirigeante» de la firme.

«Je suis un honnête homme et j'affirme que je ne suis pas le cerveau machiavélique que l'on prétend», a-t-il déclaré en conférence de presse mercredi, en présence de son avocat.

Éric Asselin, ancien enquêteur de la Commission des valeurs mobilières du Québec (CVMQ), a ainsi voulu réagir à une déclaration de Vincent Lacroix dans l'appel de garantie déposé en Cour supérieure la semaine dernière et dont La Presse Affaires faisait état mercredi matin.

M. Lacroix a décrit son ancien vice-président comme «l'âme dirigeante» de Norbourg et son «stratège» lors d'une inspection de la CVMQ en 2002 et une enquête formelle en 2004.

«Depuis le premier jour où j'ai découvert des irrégularités dans la gestion des fonds Norbourg en juin 2005, j'ai non seulement dénoncé une situation inacceptable et collaboré en toute bonne foi avec les autorités concernées, mais j 'ai transmis toutes les informations pertinentes en ma possession», a soutenu M. Asselin mercredi.

Il a fait savoir qu'à la demande de la GRC, il avait passé quatre semaines à recueillir discrètement des éléments de preuve.

«Sans mon intervention, l'affaire Norbourg n'aurait très probablement jamais éclaté, ce qui signifie qu'au moment où on se parle, la totalité des fonds serait probablement disparue», a-t-il soutenu.

Le rôle de M. Asselin dans toute l'affaire Norbourg prête cependant à controverse.

En octobre dernier, le syndic Gilles Robillard de la firme RSM Richter a intenté une série de poursuites contre sept personnes impliquées dans le scandale, dont M. Asselin.

Le syndic a affirmé que M. Asselin avait touché un chèque de 120000$ de Vincent Lacroix en février 2002, deux semaines avant de quitter la CVMQ et de grossir les rangs de Norbourg.

Quelques mois plus tôt, le syndic avait envoyé à M. Asselin une réclamation de 330 000 $, soit l'équivalent de la somme versée par Norbourg pour l'achat de sa maison de Beauport.

L'avocat d'Éric Asselin, M e Jean Lozeau, a soutenu que le chèque de 120 000 $ faisait partie d'un «boni de signature».

«Oui, M. Asselin s'est peut-être fait impressionner par du gros argent, a déclaré l'avocat. C'est peut-être l'erreur qu'il a commise. Je suis ici pour l'aider à se démêler dans une situation intolérable.»

Éric Asselin a déclaré que face aux réclamations de RSM Richter et à des cotisations fiscales réclamées par Ottawa et Québec, sa conjointe et lui avaient dû se placer sous la protection de la Loi sur la faillite et l'insolvabilité. Il a indiqué que cette procédure pourrait lui éviter de déclarer faillite, et ainsi, protéger sa vie professionnelle future.

«À mon âge, et contrairement à ce que certains prétendent, sans argent caché dans des paradis fiscaux, ma sécurité financière est tout sauf garantie, a-t-il soutenu. Tout l'argent que j'ai est en fidéicommis chez Me Lozeau pour les fins de ma proposition aux créanciers, mis à part un peu d'argent pour mes dépenses courantes.»

M. Asselin a affirmé qu'il ne regrettait pas d'avoir choisi «le chemin difficile et solitaire de la dénonciation».

«C'était le seul choix possible, a-t-il lancé. En tant que personne fondamentalement honnête, je ne voulais pas et ne pouvais pas vivre avec ça sur la conscience.»

Il a déclaré qu'il souhaitait maintenant tourner la page et «réclamer la paix, la tranquillité dans mon foyer».