Les Algonquins du Lac Barrière veulent empêcher l'exploitation forestière sur leur territoire tant que les gouvernements du Québec et du Canada n'auront pas répondu à leurs demandes.

Les Algonquins du Lac Barrière veulent empêcher l'exploitation forestière sur leur territoire tant que les gouvernements du Québec et du Canada n'auront pas répondu à leurs demandes.

Selon leur porte-parole, Russell Diabo, les deux gouvernements tardent à répondre aux demandes de la communauté qui vit au coeur de la Réserve faunique de la Vérendrye.

Les Algonquins veulent que le gouvernement fédéral reconnaisse la composition de leur conseil traditionnel et leur chef, Jean-Maurice Matchewan.

Ils reprochent aussi au gouvernement du Québec de ne pas avoir répondu dans un délai raisonnable aux recommandations de son propre représentant, l'ex-ministre John Ciaccia, et celles du représentant de la communauté, Clifford Lincoln.

Les deux anciens collègues au sein du gouvernement de Robert Bourassa, avaient présenté leurs recommandations en juillet 2006.

Communauté "divisée" ?

«Nous voulons signer une entente sur le partage de la gestion des ressources forestières mais Québec n'a pas répondu à nos demandes depuis six mois et le gouvernement fédéral ne reconnaît pas la légitimité du chef Matchewan et du conseil traditionnel», a déclaré M. Diabo.

«Le gouvernement fédéral prétend que la communauté est encore divisée en deux groupes alors que ce n'est plus le cas», a ajouté M. Diabo.

Les Algonquins du Lac Barrière (Kitiganik) ont signé une entente tripartite (fédéral, provinciale, communauté) sur la gestion d'un territoire 10 000 kilomètres carrés en 1991, puis un accord avec le gouvernement du Québec en 1998.

Malgré ces accords, des membres de la communauté ont bloqué des chemins forestiers à quelques reprises au cours des 15 dernières années. de plus, une crise survenue au milieu des années 1990 a secoué la communauté et plusieurs membres l'ont quitté pour aller vivre à Maniwaki ou ailleurs.

Le ministre des Ressources naturelles, de la Faune et des Parcs du Québec, Pierre Corbeil, ne veut pas commenter la situation pour l'instant. Son porte-parole, Mathieu Saint-Amant, a déclaré que le ministre a reçu une lettre de 12 pages du chef Matchewan, vendredi, et qu'il veut prendre le temps d'en analyser le contenu avant de réagir.