Les ingénieurs québécois ne croient pas qu'il y ait péril en la demeure, mais ils sont tout de même inquiets de voir une entreprise comme CGI prête à embaucher 3000 ingénieurs dans ses bureaux de Bangalore, en Inde.

Les ingénieurs québécois ne croient pas qu'il y ait péril en la demeure, mais ils sont tout de même inquiets de voir une entreprise comme CGI prête à embaucher 3000 ingénieurs dans ses bureaux de Bangalore, en Inde.

«Ça ne veut pas dire que ces emplois d'ingénieurs auraient été créés ici. Ça ne représente pas automatiquement une perte pour ici. C'est pour ça qu'on ne crie pas à la panique, mais il faut être vigilant.»

«Il faut en savoir davantage pour mieux nous positionner», affirme Etienne Couture, qui préside Le Réseau des ingénieurs du Québec regroupant 5100 ingénieurs et étudiants en génie québécois.

«Il n'y a pas de phénomène de crise, mais un phénomène de fond qui prend de l'ampleur dans cette réorganisation du travail à l'échelle de la planète», poursuit-il.

Le réseau a commandé une étude auprès de la Chaire d'études politiques et économiques américaines, de l'Université de Montréal. Celle-ci a fait ressortir les facteurs de vulnérabilité des ingénieurs québécois.

Les salaires beaucoup plus élevés ici qu'en Inde, par exemple, arrivent au premier rang des motifs invoqués par les entreprises qui s'adonnent à la délocalisation.

Si au début les emplois délocalisés étaient peu spécialisés, la situation a évolué et il y a un nombre croissant de tâches qui peuvent maintenant être effectuées à distance.

Autres éléments: les firmes d'impartition des pays émergents acquièrent de plus en plus les certifications de qualité (ISO, entre autres) et il se trouve un immense bassin de diplômés des facultés de génie dans les pays émergents.