Au cours des quatre derniers mois, Bombardier Transport (T.BBD.B) a remporté une dizaine de contrats d'une valeur totale de 5 milliards US.

Au cours des quatre derniers mois, Bombardier Transport [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] a remporté une dizaine de contrats d'une valeur totale de 5 milliards US.

Ce sera cependant la marge de Bombardier Aéronautique que les analystes financiers scruteront ce matin, à l'occasion de la divulgation des résultats du troisième trimestre.

"Pour nous, le principal critère, c'est la marge bénéficiaire de la division aéronautique qui, en dépit de l'essor du marché de l'aviation d'affaires et d'efforts continuels de réduction des coûts, n'a pas montré une grande amélioration au cours de la dernière année", écrit Cameron Doerksen, de la firme Versant Partners, dans un rapport de recherche.

Bombardier Aéronautique a annoncé quelques commandes importantes au cours des derniers mois: le transporteur italien My Way a commandé 19 biréacteurs régionaux CRJ900, d'une valeur de 702 millions US, alors que le transporteur américain Northwest a commandé 36 appareils CRJ900, un contrat de 1,35 milliard US.

Bombardier serait également sur le point de conclure sa première vente de biréacteurs régionaux en Russie.

Cité par le site Internet russe Intertat, le directeur général de Nur Avia, Mannaf Sagdiev, a fait savoir que Tatarstan Airlines, filiale de Nur Avia, fera l'acquisition de six appareils CRJ900, d'une valeur de 139 millions US.

"Je ne peux pas confirmer que nous avons conclu une vente, mais je peux confirmer que nous leur parlons", a déclaré hier un porte-parole de Bombardier Aéronautique, Marc Duchesne.

C'est cependant Bombardier Transport qui a volé la vedette au cours des derniers mois, notamment avec un alléchant contrat de 3,5 milliards US de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) pour le réseau de trains de banlieue de l'Île-de-France.

De gros contrats en vue

L'analyste Richard Stoneman, de la firme Dundee Securities Corporation, rappelle que Bombardier Transport est également en excellente position pour remporter d'importants contrats pour les métros de Toronto et de Montréal, ainsi que pour des locomotives en Espagne. Ces trois contrats devraient représenter une valeur totale de 2,2 milliards US.

"Notre expérience nous a montré qu'un carnet de commandes plus rempli entraînait une augmentation des revenus, des marges et des bénéfices", écrit-il dans un rapport de recherche.

Pour sa part, M. Doerksen se montre prudent devant cette avalanche de bonnes nouvelles du côté de Bombardier Transport.

"Nous rappelons aux investisseurs que le chiffre d'affaires de la division des transports dépasse les 6 milliards US et qu'il lui faut donc conclure de gros contrats sur une base régulière", déclare-t-il.

Il s'attend toutefois à ce que Bombardier Transport continue lentement, mais sûrement, à améliorer sa marge.

"Nous nous attendons à une marge de 3,9%, écrit-il. Avec les contrats récemment annoncés, nous avons de plus en plus confiance que la division parviendra à atteindre son objectif de 6 d'ici deux à quatre ans."

Pour Bombardier Aéronautique, l'analyste s'attend à une marge de 3,3%, une légère amélioration par rapport au deuxième trimestre, mais encore loin de l'objectif de 8% que s'est fixée la compagnie.

Alors que M. Doerksen s'attend à un bénéfice par action de 2 cents avant des éléments extraordinaires, M. Stoneman s'attend à un bénéfice par action de 3 cents, ce qui est légèrement supérieur au bénéfice moyen prévu par l'ensemble des analystes.

Par ailleurs, Cameron Doerksen ne s'attend pas à ce qu'une fusion entre Delta et US Airways, deux grands clients de Bombardier, ait des conséquences trop négatives pour l'avionneur.

"Nous ne pensons pas qu'une fusion affectera nécessairement la demande pour des biréacteurs régionaux de 70 à 90 places parce que le réseau de Delta pourrait exploiter davantage d'appareils de cette taille", explique-t-il.

Il indique qu'une fois fusionnés, les deux transporteurs pourraient plutôt se départir de biréacteurs régionaux de 50 places, ce qui pourrait avoir des conséquences sur la valeur de ces appareils.

"Nous notons cependant qu'un nombre significatif d'appareils qui avaient été retirés après que les Independence Air, Delta et Northwest aient eu recours à la loi sur la faillite ont depuis trouvé de nouveaux exploitants", a-t-il ajouté.

M. Doerksen demeure cependant pessimiste face à la CSeries, une nouvelle famille d'appareils de 110 à 130 places, que Bombardier pourrait lancer d'ici la fin de son exercice financier, le 31 janvier prochain. Il explique que Bombardier aura pris trop de retard par rapport à Embraer, qu'Airbus et Boeing n'apprécieront probablement pas la venue d'un nouvel acteur sur ce marché et que les transporteurs ne semblent pas déborder d'enthousiasme face à la nouvelle famille.