La Bourse de Londres a annoncé mercredi qu'elle négociait une fusion avec celle de Milan, ce qui lui permettrait de sortir de son isolement après avoir refusé cinq mariages en deux ans et demi, à contre-courant de la consolidation des places financières mondiales.

La Bourse de Londres a annoncé mercredi qu'elle négociait une fusion avec celle de Milan, ce qui lui permettrait de sortir de son isolement après avoir refusé cinq mariages en deux ans et demi, à contre-courant de la consolidation des places financières mondiales.

La direction du groupe britannique «est en discussions» avec son homologue italienne et «fera une nouvelle annonce si nécessaire», a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Le conseil d'administration de Borsa Italiana doit se réunir jeudi.

Une fusion avec la place de Milan, dont les banques Unicredit et Intesa Sanpaolo détiennent à elles deux 40 %, permettrait au London Stock Exchange (LSE) de sortir de son isolement, après avoir renoncé à cinq scénarios de rapprochement depuis la fin 2004, en particulier avec le Nasdaq, devenu son premier actionnaire.

Le LSE est la deuxième place financière européenne en termes de capitalisation totale, avec 2997 G d'euros à la fin mai contre 3129 G d'euros pour Euronext, qui s'est marié officiellement au New York Stock Exchange à la fin mars.

La Bourse électronique américaine, qui détient 30% du capital du LSE et pourrait donc bloquer un rapprochement avec Milan soumis au vote en assemblée générale, n'a pas fait de commentaires.

Outre le Nasdaq, qui a proposé jusqu'à 4,4 G d'euros, la Bourse de Londres a repoussé successivement les avances de Deutsche B”rse, d'Euronext, de la banque australienne Macquarie et de la maison de courtage ICAP.

La directrice générale du LSE, Clara Furse, a justifié cette stratégie d'indépendance par la forte croissance des échanges sur la place londonienne, et sa capacité à attirer de lucratives introductions en Bourse de sociétés étrangères, en particulier russes.

Mais face à la consolidation croissante du secteur, et à la naissance d'un concurrent de taille avec le mariage NYSE/Euronext, l'isolement du LSE a été de plus en plus critiqué à Londres, malgré un accord commercial et technique avec la Bourse de Tokyo.

Le projet de plate-forme d'échanges indépendante lancé par de grosses banques d'affaires en Europe, dans le but d'éviter les commissions perçues par les opérateurs boursiers sur les transactions, a contribué aussi à mettre sous pression le LSE.

Pour autant, l'action de ce dernier n'a pas reculé à la Bourse de Londres, grimpant même à un record de 1,442 pence fin mai. Il a clôturé mercredi à 1,366 pence, valorisant la place à 2,76 G de livres.

Pour la place de Milan, dont la capitalisation totale était de 837 G d'euros à la fin mai selon la Fédération européenne des Bourses, un rapprochement avec le LSE constituerait un retour aux sources puisqu'elle avait fait d'une alliance avec Londres, jusqu'en 2005, son meilleur choix.

Le groupe avait ensuite relancé début 2006 son projet de cotation, avant de plaider pour une alliance à trois avec Euronext et Deutsche B”rse. Fin mai, le gouverneur de la Banque d'Italie, Mario Draghi, l'avait exhortée à chercher une alliance sous peine d'isolement.

Le groupe NYSE Euronext, de son côté, n'a fait aucun commentaire sur une alliance éventuelle entre le LSE et Milan, ni sur la rumeur d'une offre de sa part sur Borsa Italiana.