L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) s'attend à ce que la croissance reste faible au premier semestre aux États-Unis, où le marché immobilier ralentit dangereusement, mais ne redoute pas pour autant de récession.

L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) s'attend à ce que la croissance reste faible au premier semestre aux États-Unis, où le marché immobilier ralentit dangereusement, mais ne redoute pas pour autant de récession.

Un scénario de récession de la première économie mondiale «n'est pas le plus probable», a estimé mardi l'économiste en chef de l'OCDE, Jean-Philippe Cotis, au cours d'un point de presse à Paris pour présenter un rapport intermédiaire entre ses prévisions d'automne et celles de printemps.

L'ancien président de la banque centrale américaine, Alan Greenspan, a récemment relancé le débat sur l'éventualité d'une récession dans la première économie mondiale en jugeant que c'était une possibilité cette année, sous l'effet du net ralentissement du marché immobilier.

M. Cotis penche pour une vision plus optimiste, à l'instar du successeur de M. Greenspan à la tête de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, qui estime que l'activité économique reste solide.

«Pour l'instant on a quelque chose qui ressemble à un atterrissage en douceur de l'économie américaine, ce qui ne veut pas dire qu'il n'y aura pas un jour un accident», a déclaré M. Cotis.

Pour lui, «à ce stade on ne voit pas de raison immédiate qui ferait pencher le scénario vers une version plus pessimiste» et «on ne peut pas dire que le scénario le plus probable soit celui d'une récession».

Certes, a-t-il reconnu, le marché de l'immobilier est fragilisé, avec notamment «un affaissement très brutal des mises en chantier». Mais les indications disponibles «en termes de perspectives pour les entreprises (carnets de commandes, débouchés à venir) et de confiance des ménages laissent augurer au premier semestre 2007 une croissance autour de 2% en rythme annualisé», a-t-il dit.

Il s'agirait d'un léger ralentissement après les 2,2% du quatrième trimestre (rythme annuel) et les 3,3% de croissance des États-Unis enregistrés sur l'ensemble de 2006.

De l'autre côté de l'Atlantique, l'Europe a bénéficié en 2006 d'«une croissance très forte» qui est «en train de s'arrondir, de revenir vers des taux plus normaux», selon l'OCDE.

L'Organisation prévoit une croissance en moyenne annualisée de 2,5% en zone euro au premier semestre 2007, supérieure donc aux États-Unis, avec 2,6% pour l'Allemagne, qui résiste bien à la hausse de la TVA, mais seulement 2% pour la France, dont le niveau de croissance reste «en-deçà de ce qu'on peut espérer» et qui est handicapée par son déficit commercial.

La reprise européenne «est en train de mûrir» et «il ne faut pas penser que l'activité va continuer à accélérer» mais plus probablement qu'elle va décélérer, a-t-il averti.

Dans ce contexte, il a appelé les grandes banques centrales à se garder de tour de vis monétaires excessifs.

Aux États-Unis il n'y a pas de raison «de recommencer à relever les taux pour l'instant», a estimé Jean-Philippe Cotis, même si «l'inflation sous-jacente reste un peu trop élevée».

Le taux d'intérêt directeur de la Banque centrale européenne est également «à un niveau raisonnable», après le relèvement d'un quart de point la semaine dernière à 3,75%. M. Cotis a cependant précisé que l'OCDE s'attendait à une nouvelle hausse à 4% au deuxième trimestre puis 4,25% à la fin de l'année.

Enfin, «il n'y a pas d'urgence à relever les taux d'intérêt» au Japon, car «le plus important c'est que le Japon retrouve un sentier de croissance équilibré» et parvienne à éloigner durablement la menace de la déflation, «un phénomène qui n'en finit pas de finir», a-t-il dit.