Pendant que les investissements publics et privés pleuvent sur la région de Québec, le secteur de la construction résidentielle, lui, enregistre la plus forte baisse des mises en chantier parmi les grandes villes de la province. Au premier trimestre 2006, Québec se classait derrière Montréal, Gatineau, Trois-Rivières, Sherbrooke et Saguenay. On s'attend à ce que la région termine l'année avec une diminution d'à peu près 10 % de son activité.

Pendant que les investissements publics et privés pleuvent sur la région de Québec, le secteur de la construction résidentielle, lui, enregistre la plus forte baisse des mises en chantier parmi les grandes villes de la province. Au premier trimestre 2006, Québec se classait derrière Montréal, Gatineau, Trois-Rivières, Sherbrooke et Saguenay. On s'attend à ce que la région termine l'année avec une diminution d'à peu près 10 % de son activité.

L'Association provinciale des constructeurs d'habitations du Québec (APCHQ), qui présentait hier ses prévisions économiques 2006-2007, attribue ce recul à une chute des mises en chantier des copropriétés et du logement locatif. L'économiste principal de l'APCHQ, Steeve Demers, estime que le ralentissement du secteur résidentiel suivra simplement la courbe naturelle de croissance des ménages qui pour l'ensemble du Québec devrait s'établir à 35 000 par année à partir de 2007.

Répit salutaire

Toutefois, pour l'Association de la construction du Québec (ACQ), la baisse des mises en chantier représente un répit salutaire. "Depuis trois ans, la demande était beaucoup trop forte dans la région", soutient Robert Linteau, directeur adjoint de Garantie Qualité Habitation (ACQ). "Les constructeurs avaient de la difficulté à maintenir le rythme. Ils étaient constamment à la recherche de main-d'oeuvre." D'après lui, si l'on s'en tient à une baisse des mises en chantier de 8 à 10 %, il n'y aura pas d'impact négatif pour l'industrie. Au contraire, les entrepreneurs reviendront à un rythme de vie plus normal.

Dans son analyse, l'économiste Steeve Demers avance que le repli actuel était inévitable. "Après la morosité des années 90, dit-il, on a connu une période de rattrapage durant laquelle les mises en chantier ont augmenté rapidement, causant une hausse des prix plus forte que la croissance des revenus. À partir de là, le repli était prévisible. Pour lui, il s'agit d'un répit qui laissera le temps aux futurs acheteurs de s'enrechir en attendant d'acquérir une nouvelle propriété."

Rénovation

Or, si la construction résidentielle a fléchi, il n'en est rien du côté de la rénovation. Les dépenses ne cessent d'augmenter. Les Québécois dépenseront, cette année,10,8 milliards $ pour embellir, réparer et entretenir leurs propriétés et devraient y laisser 1 miliard $ de plus en 2007.

lfournier@lesoleil.com

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