La Caisse de dépôt et placement du Québec, plus important gestionnaire de caisse de retraite au Canada, s'attend à ce que ses investissements dans le capital-risque privé baisse cette année par rapport au record de l'an dernier, soit 18,6 milliards, en raison de la concurrence d'autres acteurs, a fait savoir Normand Provost, vice-président exécutif de la Caisse.

La Caisse de dépôt et placement du Québec, plus important gestionnaire de caisse de retraite au Canada, s'attend à ce que ses investissements dans le capital-risque privé baisse cette année par rapport au record de l'an dernier, soit 18,6 milliards, en raison de la concurrence d'autres acteurs, a fait savoir Normand Provost, vice-président exécutif de la Caisse.

Cette dernière, ainsi que le Ontario Teachers' Pension Plan et d'autres caisses de retraite au Canada, ont haussé leurs achats de compagnies, d'immobilier et d'autres actifs tels que des participations dans des aéroports au cours des trois dernières années parce qu'ils s'attendent à un rendement supérieur à celui des actions et des obligations.

Le rendement total de 14,7% obtenu l'an dernier par la Caisse a été attribuable en partie au rendement de 22,2% sur ses investissements dans le capital -risque privé.

«L'an dernier fut une année record et je ne crois pas que nous obtiendrons le même volume cette année», précisait récemment M. Provost, qui dirige l'équipe de 80 employés de la Caisse responsable des placements en capital-risque privé.

«Il y a beaucoup plus d'argent disponible maintenant pour des transactions que l'an dernier, a-t-il ajouté, de sorte que notre de taux de succès quant aux transactions est plus bas.»

Au 31 décembre dernier, la Caisse gérait des actifs de 144 milliards. La valeur des placements en capital-risque privé excluant la dette a augmenté de 54% à 16,8 milliards.

Selon M. Provost, la concurrence rend certaines transactions trop chères, ce qui aura aussi pour effet de limiter les investissements de la Caisse cette année.

«Dans certains cas, les prix commencent à être un peu trop corsés, dit-il. Nous devons faire preuve de prudence.»

Les transactions directes ont formé environ 63% des engagements de la Caisse dans le secteur du capital-risque privé l'an dernier alors que les investissements dans des fonds gérés par d'autres parties ont constitué le reste.

Parmi les acquisitions effectuées par la Caisse, on note l'achat au coût de 1,2 milliard de livres (2,5 milliards CAN) d'une participation de 29% dans BAA Plc, l'exploitant de l'aéroport Heathrow, à Londres.

Par ailleurs, la Caisse a investi 500 millions US dans le rachat, au prix de 17,6 milliards US, de Freescale Semiconductor mené par Blackstone Group.

Si la Caisse continue à se tenir à l'affût de rachats par endettement à l'échelle mondiale, elle est devenue «extrêmement sélective», a indiqué M. Provost, au moment où les prix des actifs grimpent.

«Nous évitons les entreprises soumises aux fluctuations cycliques, a-t-il ajouté. Nous recherchons des actifs présentant des liquidités solides et prévisibles. Nous ne voulons pas payer un actif en fonction des bénéfices du sommet du cycle parce que cela pourrait réduire nos rendements.»

Au cours des derniers mois, la Caisse a aussi augmenté ses investissements dans les fonds qui se concentrent sur les titres d'entreprises endettées en prévision d'un ralentissement économique, a précisé M. Provost. En 2006, la Caisse avait investi 2,3 milliards dans de tels fonds.

Même avec l'augmentation de la concurrence, les rachats vont probablement offrir un rendement supérieur aux autres actifs de capital-risque privé tels que les infrastructures cette année, prévoit M. Provost.

Depuis 2004, les rachats ont fourni à la Caisse un rendement annuel moyen de 35%.