La croyance voulant que la sous-traitance de services à l'étranger ait un effet négatif marqué sur l'emploi au Canada ne serait pas avérée, estime une étude publiée mardi par Statistique Canada.

La croyance voulant que la sous-traitance de services à l'étranger ait un effet négatif marqué sur l'emploi au Canada ne serait pas avérée, estime une étude publiée mardi par Statistique Canada.

«Rien ne porte à croire que les industries, dont une part relativement importante des professions était sujette à la délocalisation des services au milieu des années 1990, avaient récemment vu ralentir la croissance de leur effectif comparativement aux autres industries», conclut l'étude réalisée entre 1987 et 2006.

Selon l'agence gouvernementale, il existe pour démontrer que les industries les plus fortement touchées par la délocalisation de services dans des pays non membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ont enregistré une plus faible croissance de l'emploi que les professions semblables dans les autres industries.

Par ailleurs, l'emploi dans les professions susceptibles d'être touchées par la délocalisation des services a progressé en moyenne de 1,8 pour cent par an entre 2000 et 2006, soit au même rythme que dans les autres professions.

Statistique Canada s'est intéressé entre autres aux services tels l'architecture, l'ingénierie, l'informatique, la saisie des données et l'administration de la paye.

Dans l'ensemble, les résultats laissent croire que si l'externalisation des services a eu une incidence sur l'emploi au Canada, celle-ci est et peu susceptible d'être décelée au moyen de données à l'échelle de l'industrie ou à l'échelle de la profession.

«Il convient de souligner que la délocalisation des services a peut-être eu des répercussions positives ou négatives sur l'emploi dans des entreprises données de certaines industries au cours des dernières années», a noté l'agence dans un communiqué.

«Toutefois, les données accessibles actuellement au Canada ne sont pas suffisamment détaillées pour permettre une analyse approfondie des répercussions de la délocalisation à l'échelle de l'entreprise.»

Statistique Canada fait remarquer que les exportations canadiennes de services informatiques, de services d'information et d'autres services aux entreprises aux pays non membres de l'OCDE ont dépassé ses importations entre 1996 et 2004.

Cela laisse croire que pendant que certaines entreprises canadiennes recouraient de plus en plus à l'externalisation, d'autres bénéficiaient d'une internalisation.

De plus, d'autres facteurs, comme le progrès technologique, qui a entraîné l'automatisation de tâches auparavant exécutées par les employés de bureau, ont peut-être eu un impact plus important que la sous-traitance sur l'emploi, a noté Statistique Canada.

Environ 20 % des emplois canadiens étaient susceptibles d'être touchés par la délocalisation des services en 2006, a estimé l'agence.

Ces emplois sont occupés plus fréquemment par des femmes que par des hommes et touchent surtout le secteur des services hautement spécialisés.