Vincent Lacroix et ses sociétés du groupe Norbourg se sont livrés de 2000 à 2005 à un métier de jongleur avec les 115 M$ retirés des fonds communs des investisseurs afin de créer de faux revenus et de camoufler leurs traces.

Vincent Lacroix et ses sociétés du groupe Norbourg se sont livrés de 2000 à 2005 à un métier de jongleur avec les 115 M$ retirés des fonds communs des investisseurs afin de créer de faux revenus et de camoufler leurs traces.

C'est ce qui ressort des propos tenus mardi matin par François Filion, le juricomptable qui a enquêté pour l'Autorité des marchés financiers et qui continue à empiler les preuves au procès pénal de M. Lacroix.

Rappelons que selon M. Filion, 115 M$ ont circulé du gardien de valeurs Northern Trust vers sept comptes bancaires en 137 retraits.

Par la suite, 87 M$ ont été transférés vers une série d'autres comptes détenus par Norbourg ou conjointement par M. Lacroix et sa femme Sylvie Giguère. Au total, 26 comptes bancaires et un compte de courtage ont été touchés.

Le stratagème poursuivait plusieurs buts : créer de faux revenus pour les sociétés appartenant à M. Lacroix afin de financer diverses dépenses, mais aussi s'assurer de faire perdre la trace de l'argent à quiconque s'aventurerait à mener une enquête.

Aussi, M. Lacroix aurait utilisé les divers comptes afin de simuler des mises de fonds dans Norbourg et produire des états financiers faussés.

François Filion a illustré la circulation de l'argent avec un tableau complexe surnommé le «panneau électrique», ce qui n'a pas manqué de faire sourire le juge Claude Leblond, de la Cour du Québec.

Des 115 M$, seulement 1,2 M$ sont revenus vers Northern Trust. Aussi, environ 23 M$ provenant de diverses sources ont transité vers les comptes.

Un compte fantôme

En fin de matinée, M. Filion a aussi affirmé qu'un compte «fantôme» était détenu par Norbourg Gestion d'actifs à la Caisse populaire Desjardins.

Ce compte n'était pas inclus dans les états financiers de la compagnie, dissimulant 33 M$ de dépôts, dont 28,8 M$ provenaient de Northern Trust. Le solde n'aurait jamais figuré dans les livres.