Une autre mauvaise nouvelle économique s'abat sur la région de Memphrémagog. Après quelques décennies de production à Mansonville, l'usine de la multinationale américaine Huntsman fermera bientôt ses portes. Une quarantaine de travailleurs perdront leur emploi.

Une autre mauvaise nouvelle économique s'abat sur la région de Memphrémagog. Après quelques décennies de production à Mansonville, l'usine de la multinationale américaine Huntsman fermera bientôt ses portes. Une quarantaine de travailleurs perdront leur emploi.

Directeur de l'usine, Pierre Beaudry a annoncé cette nouvelle aux travailleurs à la fin de la semaine. "C'est un moment très difficile pour toute notre équipe", confie-t-il.

M. Beaudry invoque le contexte mondial pour expliquer la décision des grands patrons. "Les trois ou quatre dernières années ont été très difficiles. On fait maintenant face à une compétition mondiale. Les pays asiatiques nous touchent durement en exportant en Amérique du Nord des produits moins dispendieux."

Fabriquant du polystyrène extensible, la petite division de Huntsman à Mansonville achemine environ 99 pour cent de ses produits aux États-Unis. Sa production devrait entièrement avoir été transférée à Peru en Illinois au mois d'août prochain.

Ce qui étonne, c'est que des investissements non-négligeables avaient récemment été effectués à Mansonville par Huntsman. Selon M. Beaudry, la compagnie a investi entre 800 000 et 900 000 $ sur place l'an dernier seulement.

"La perte par l'entreprise de parts de marché dans le polystyrène a conduit à cette décision. Les dirigeants ont décidé qu'une rationalisation était nécessaire", mentionne Pierre Beaudry.

Pour le moment, seule l'usine de Mansonville est touchée parmi les nombreuses que compte la multinationale à travers le monde. Le fait qu'elle soit éloignée des principaux axes routiers, des clients et des fournisseurs aurait également pesé dans la balance.

Huntsman emploie un total de 15 000 personnes à travers le monde. La compagnie possède des usines dans une vingtaine de pays et sur trois continents, Amérique du Nord, Asie et Europe.

L'avenir

Pierre Beaudry assure que sa compagnie offrira des "indemnités de départ généreuses" aux travailleurs, âgés en moyenne d'une quarantaine d'années. Il dévoile de plus qu'elle embauchera une firme afin d'accompagner les employés dans leur recherche d'emploi et que certains postes en Illinois seront offerts.

M. Beaudry insiste sur la qualité des employés qu'il dirige et des relations de travail parmi son équipe. "Dans les deux cas, c'est vraiment excellent", mentionne-t-il.

Quant à l'avenir des bâtiments à proprement parler, le directeur d'usine lui-même prétend ne pas le connaître. "Est-ce que tout ça sera démanteler? Je l'ignore", dit-il.

Quoi qu'il en soit, force est de croire que la multinationale américaine ne sera pas intéressée à vendre son usine à un compétiteur, considérant que la concurrence lui gruge tranquillement des parts de marché. Une reconversion apparaît donc plus probable.

jean-francois.gagnon@latribune.qc.ca