"Nous autres, à la FTQ, nous ne cotons jamais les commissaires de la Commission des lésions professionnelles pour savoir s'ils sont du côté du patronat", s'insurge le président de la centrale syndicale, Henri Massé.

"Nous autres, à la FTQ, nous ne cotons jamais les commissaires de la Commission des lésions professionnelles pour savoir s'ils sont du côté du patronat", s'insurge le président de la centrale syndicale, Henri Massé.

Ce dernier qualifie de "grave" et de "jeu dangereux" la démarche entreprise par des associations patronales et des cabinets d'avocats visant la récusation de deux commissaires de la CLP dont les décisions favorisaient presque exclusivement les travailleurs.

"Des commissaires aux tendances pro-patronales, on en connaît. Jamais, par contre, l'idée de réclamer leur tête ne nous a traversé l'esprit", a soutenu M. Massé au Soleil.

"Il y a du monde qui joue un jeu pas mal dangereux. Si, de notre côté, nous décidons de jouer le même jeu, le système de contestation des décisions de la CSST va se ramasser à terre."

Par ailleurs, la présidente de la CLP, Micheline Bélanger, a repoussé du revers de la main la demande faite par le Conseil du patronat de tasser temporairement les commissaires Maurice Sauvé et Fernand Poupart en attendant que la Commission ait statué sur leur sort.

"Nous aurions préféré que la CLP assigne les deux commissaires à des tâches administratives tant et aussi longtemps qu'un jugement final ne soit rendu", a confié le président du Conseil du patronat, Michel Kelly-Gagnon.

"Si les statistiques compilées par le cabinet d'avocats Langlois Kronström Desjardins sur la tendance pro-travailleur de certains commissaires sont vraies, c'est inquiétant. J'ose espérer qu'il s'agit de cas d'exception parmi la centaine de commissaires en poste à la CLP."

Avocat au cabinet Langlois, Kronström, Desjardins, Me Bernard Cliche, estime que le Conseil de la justice administrative devrait s'intéresser au cas de la CLP. Le Conseil de la justice administrative est le gardien de la bonne conduite des membres de la CLP, du Tribunal administratif du Québec, de la Régie du logement et de la Commission des relations de travail.

"Le conseil fait actuellement la preuve de son inutilité", a exprimé Me Cliche en rappelant que l'organisme n'avait jamais sanctionné un seul membre d'un tribunal administratif malgré les 188 plaintes reçues depuis 1999.

Président du Conseil de la justice administrative, Laurent McCutcheon a mentionné au Soleil qu'aucune plainte à l'endroit des commissaires Sauvé et Poupart ne lui avait été acheminée.

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