À bout de patience et désireux de briser le silence, des associations patronales et des cabinets d'avocats réclament que la Commission des lésions professionnelles (CLP) mette au pas les commissaires dont les décisions, selon eux, penchent toujours du même bord, celui des travailleurs.

À bout de patience et désireux de briser le silence, des associations patronales et des cabinets d'avocats réclament que la Commission des lésions professionnelles (CLP) mette au pas les commissaires dont les décisions, selon eux, penchent toujours du même bord, celui des travailleurs.

"La situation dure depuis trop longtemps. L'abcès doit être crevé", affirme l'un des dirigeants de l'Association des fabricants de meubles du Québec, Raymond Thériault. "En présence de certains commissaires, la cause des employeurs est perdue à l'avance."

En juillet, Le Soleil révélait que le cabinet Heenan Blaikie avait déposé une requête en récusation contre le commissaire Maurice Sauvé.

Représentant de Smurfit-MBI dans une cause opposant ce fabricant de boîtes de carton à l'un de ses employés, Heenan Blaikie soutient que le commissaire Sauvé a rendu "tout au long de son mandat presque exclusivement des décisions en faveur des travailleurs".

Le Soleil a appris qu'un autre cabinet d'avocats venait de soumettre à la CLP une demande exigeant la récusation du commissaire Fernand Poupart dans une affaire impliquant la compagnie Artopex à l'une de ses salariées.

La firme Langlois, Kronström, Desjardins a passé au crible toutes les décisions rendues par ce commissaire entre 2000 et 2006 relativement à 436 contestations.

"L'analyse nous démontre que le commissaire Poupart a rendu des décisions en faveur des travailleurs dans plus de 78 % des cas, en additionnant les contestations des travailleurs accueillies et les contestations des employeurs rejetées."

En matière de lésions professionnelles, "le commissaire Poupart a rejeté 93,75 % des contestations des employeurs", argumente-t-on dans la requête en ajoutant qu'il avait accueilli les contestations des travailleurs dans une proportion de 88 % "soit plus du double de la moyenne de l'ensemble des commissaires".

"L'historique décisionnel du commissaire Poupart démontre bien que celui-ci a et paraît avoir un parti pris qu'aucune preuve ne saurait infléchir", affirme Langlois, Kronström, Desjardins.

gleduc@lesoleil.com

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