Tout indique que Salvatore Parasuco n'a plus l'intention de s'en aller et qu'il réalisera à Montréal son projet de greffer une école de design à son nouveau siège social.

Tout indique que Salvatore Parasuco n'a plus l'intention de s'en aller et qu'il réalisera à Montréal son projet de greffer une école de design à son nouveau siège social.

" Nous avons soumis un plan d'affaires (aux gouvernements provincial et municipal) et on doit nous proposer quelque chose dans quelques mois ", a fait savoir hier le créateur de la marque de vêtements connue mondialement.

Plus d'un an après avoir annoncé son intention de quitter Montréal pour s'installer en Italie ou en Californie, Salvatore Parasuco attend patiemment la proposition gouvernementale. " On aimerait rester ici, c'est notre maison ", a-t-il dit à l'occasion de la réouverture son magasin de la rue Crescent après des rénovations qui ont coûté 5 millions de dollars.

L'entreprise projette d'investir 25 millions pour déménager son siège social dans des locaux plus vastes qui abriteraient également un centre d'apprentissage pour attirer et former de jeunes talents, ainsi qu'une usine pour produire des vêtements haut de gamme en petite quantité.

À partir de ce nouveau siège social, Salvatore Parasuco voudrait rayonner dans le monde comme le font les grandes marques comme Calvin Klein ou Dolce & Gabbana, ou encore comme le Cirque du Soleil. " On veut être considéré comme le Cirque du Soleil du vêtement à Montréal ", a-t-il lancé.

Pour mener à bien ces projets, Salvatore Parasuco vient d'ailleurs d'embaucher un chef de l'exploitation qui a passé les quatre dernières années au Cirque du Soleil. Jacques Cordeau a été directeur de la fabrication des accessoires de scène pour le Cirque. Il voit beaucoup de similitudes entre les deux entreprises, qui ont une vision internationale et sont gérées toutes deux comme un one man show.

Arrivé chez Parasuco il y a deux mois, Jacques Cordeau a la responsabilité de mettre sur pied une équipe de gestion et d'établir des processus d'affaires. " Tout ce qui va permettre de soutenir les projets de Parasuco ", a-t-il résumé.

Avant le Cirque du Soleil, Jacques Cordeau a été responsable des usines du fabricant d'équipement de hockey Sport Maska.

Même s'il faut attendre encore quelques mois avant de connaître la décision finale de Salvatore Parasuco, la présidente de la chambre de commerce du Montréal métropolitain, Isabelle Hudon, est confiante que l'entreprise restera à Montréal. " M. Parasuco va investir ici, il aime trop Montréal ", a-t-elle dit.

Aide des gouvernements

La présidente de la chambre de commerce a été une des premières personnes à réagir au départ possible de Parasuco, en raison de la fiscalité jugée trop lourde et de la difficulté de retenir une main-d'oeuvre compétente.

Selon Mme Hudon, le gouvernement du Québec et le maire de Montréal ont aussi fait leur part pour retenir l'entreprise. Ainsi, Salvatore Parasuco a pu finalement rénover à son goût son magasin de la rue Crescent, installé dans un édifice patrimonial dont les transformations sont réglementées.

Après avoir été fermé pendant presque 10 mois, le magasin qui abrite un spa au dernier étage ouvre ses portes aujourd'hui. Ses ventes annuelles devraient passer de 4 millions avant la rénovation à 10 millions, espère le patron.

Parasuco a ouvert un magasin à New York au printemps dernier et aura bientôt pignon sur rue à San Francisco et à Los Angeles.

Au Canada, l'entreprise veut ouvrir une trentaine de magasins pour concurrencer les détaillants étrangers intégrés verticalement, qui ne vendent que leur propre marchandise.

Fondée en 1975 sous le nom de Jeans Santana, Parasuco emploie actuellement 250 personnes au Québec et ses ventes annuelles atteignent 130 millions.

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