Pratt & Whitney Canada de Longueuil a raté le coche avec le nouveau gros avion d'affaires que concocte Dassault Falcon et qu'elle aurait aimé motoriser.

Pratt & Whitney Canada de Longueuil a raté le coche avec le nouveau gros avion d'affaires que concocte Dassault Falcon et qu'elle aurait aimé motoriser.

Le motoriste entend se reprendre avec un gros biréacteur d'affaires que Cessna étudie toujours, le LCC (Large Cabin Concept), et avec des appareils que Gulfstream et Bombardier finiront bien par lancer un jour.

«On en gagne et on en perd, mais notre moyenne au bâton est très bonne», a lancé le président de P&WC, Alain Bellemare, en entrevue avec La Presse Affaires mardi, dans le cadre du congrès annuel de la National Business Aviation Association (NBAA).

P&WC travaille à un nouveau moteur de 10 000 livres de poussée qui, lorsqu'il sera lancé, sera le plus gros de toute sa gamme de produits.

Le motoriste de Longueuil espérait voir Dassault Falcon choisir ce nouveau moteur pour son futur appareil de catégorie Intermédiaire supérieur. Dassault Falcon a annoncé cet été qu'elle choisissait plutôt un moteur de Rolls Royce.

«Ça a été une déception pour nous, a admis M. Bellemare. Nous avions une bonne relation avec Dassault puisque nous avions motorisé deux de ses appareils. Nous pensions être bien positionnés.»

P&WC courtise maintenant Cessna, qui étudie la possibilité de lancer son LCC. Mais M. Bellemare estime que Gulfstream et Bombardier pourraient aussi être des clients potentiels pour le fameux moteur de 10 000 livres de poussée.

«La technologie est prête, nous attendons une plateforme de lancement, a soutenu le patron de P&WC. Nous sommes confiants de pouvoir lancer ce moteur d'ici quelques mois.»

Il a précisé que le lancement d'une nouvelle famille de tels moteurs permettrait de solidifier la main-d'oeuvre de P&WC dans tous ses groupes d'emploi, depuis l'ingénierie jusqu'à la fabrication, en passant par l'administration.

Déjà, les choses vont plutôt bien chez P&WC, qui a doublé son chiffre d'affaires et triplé le nombre de moteurs produits au cours des cinq dernières années.

L'entreprise, qui a effectué une percée au niveau des moteurs des biréacteurs d'affaires très légers, embauche chaque année une centaine de personnes de plus.

Et dans le domaine de l'aviation d'affaires, qui représente plus de 50% de ses ventes de nouveaux moteurs, les occasions de croissance ne manquent pas. P&WC lorgne notamment les nouveaux biréacteurs de catégorie Léger supérieur et Intermédiaire qu'Embraer songe à lancer.

De tels avions sont trop petits pour le nouveau moteur de 10 000 livres de poussée de P&WC. Par contre, le motoriste a d'autres moteurs à proposer, déjà développés, ce minimiserait ses investissements.