Les agriculteurs s'apprêtent par leurs récoltes à mettre fin à la plus forte hausse du prix du blé depuis que l'Union soviétique avait accaparé la récolte du marché américain dans les années 70.

Les agriculteurs s'apprêtent par leurs récoltes à mettre fin à la plus forte hausse du prix du blé depuis que l'Union soviétique avait accaparé la récolte du marché américain dans les années 70.

Ainsi, les producteurs, qu'ils soient du Kansas ou de l'Inde, se préparent à recueillir la plus importante récolte mondiale de blé en 10 ans, ce qui submergera la demande et permettra de remplir les silos.

Le prix du blé a fait un bond de 78% cette année, plus forte hausse parmi les denrées.

Toutefois, les prix vont baisser de 30% à 6$ US le boisseau d'ici un an, prévoit James Gutman, de Goldman Sachs Group à Londres.

Pierre Martin, le gestionnaire d'un fonds de produits de base de 490 millions US chez DWS Investment, fait la même prédiction, alors que les marchés des contrats à terme à Chicago indiquent une baisse semblable.

Pour leur part, les fonds spéculatifs ont réduit leurs paris sur le redressement du prix du blé, et ils ont diminué de 44% leur position acheteur dans les contrats à terme et d'options au cours des cinq dernières semaines, indiquent des données gouvernementales américaines.

«Est-ce que j'achèterais du blé aujourd'hui? Non», indique Jim Rogers, président de Beeland Interests, qui avait prédit le début de la hausse des prix des denrées en 1999.

«Les prix du blé sont en pleine ascension depuis environ un an et je n'aime pas sauter dans un train en marche», ajoute-t-il.

Chute de prix

Le blé n'a jamais été aussi cher par rapport au maïs, au soya et au coton.

La hausse des prix a incité des consommateurs italiens à boycotter les pâtes et le pain ce mois-ci tandis que les producteurs d'animaux d'élevage en Corée du Sud ont réduit leur importation de blé.

«Au moment où les fermiers augmentent leur production, les stocks vont se reconstituer et les prix vont chuter considérablement», prévoit M. Gutman, dont l'équipe avait prévu la hausse des prix des denrées cette année.

Il recommande maintenant d'acheter du maïs à cause de la demande de biocarburants.

Mardi, le blé pour livraison en décembre, le contrat le plus actif, a grimpé de 0,4% à 8,7775 $ US le boisseau.

Le prix du blé a atteint le niveau record 9,1125 $ US le boisseau ce mois-ci au Chicago Board of Trade après que le mauvais temps eut endommagé des récoltes au Canada et en Australie et au moment où les stocks se dirigeaient vers leur niveau le plus bas en 26 ans.

La hausse des prix du blé et du lait ont alimenté la hausse de 2,4% de l'inflation aux États-Unis cette année.

La dernière fois que les prix du blé ont grimpé à une telle vitesse est survenue en 1973 après que des récoltes décevantes en Union soviétique eurent contraint cette dernière à quadrupler ses importations de blé à 15,6 millions de tonnes, y compris environ 30% des exportations effectuées par les États-Unis cette année-là.

Les producteurs cultiveront au moins 3,3% plus d'acres l'an prochain comparativement à cette année, prévoit William Tierney, vice-président du cabinet conseil John Stewart & Associates, à Washington.

Les prix chuteront vraisemblablement de 50% d'ici juillet prochain, dit-il.