LE CONCEPT : Le vétérinaire J. Marc Vaillancourt a mis au point Chatonnelle, une litière à chat légère, biodégradable et qui permet de prévenir les problèmes urinaires des minous.

POURQUOI ON AIME : Parce que la litière du Dr Vaillancourt est un produit de fabrication québécoise et qu'elle comporte plusieurs avantages. Chatonnelle contient des agents médicamenteux, elle contrôle les odeurs et, ô merveille, elle s'élimine dans les toilettes.

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J. Marc Vaillancourt, vétérinaire depuis 40 ans, s'est inspiré d'un constat: la litière à chat conventionnelle contient de la poussière de minéraux, laquelle finit immanquablement par se retrouver sur les pattes du félin. Or, ces mêmes minéraux aboutissent dans l'organisme du minet qui, en bon animal domestique, lèche ses pattes en faisant sa toilette.

Conséquence : le chat développe entre autres des calculs urinaires et doit être traité. «Un bon pourcentage des chats que nous recevons en clinique le sont pour des problèmes urinaires. C'est donc à titre préventif que j'ai créé cette litière. La prévention, c'est la meilleure médecine», dit M. Vaillancourt.

Grâce à Chatonnelle, affirme le vétérinaire, le chat est non seulement à l'abri des poussières nocives, mais il est mis en contact avec des plantes médicinales. Baptisé craméthychlore, ce mélange de plantes prend la forme d'une fine poudre que le vétérinaire québécois a fait breveter en Amérique du Nord, de même qu'en France et en Angleterre. Bref, là où les animaux de compagnie sont très prisés.

La litière du Dr Vaillancourt est fabriquée à partir de fibre de cellulose. Elle a donc l'aspect du papier hygiénique. Dans sa présentation, l'invention québécoise est composée de milliers de petites torsades de papier cellulose. L'entreprise Cascades a même prêté main-forte au Dr Vaillancourt dans le développement de sa litière. Le géant des pâtes et papiers a toutefois quitté le navire «parce que ses dirigeants espéraient un plus gros volume de production», explique J. Marc Vaillancourt.

La micro entreprise, établie dans un bâtiment agricole de Saint-Valérien, en Montérégie, fait travailler deux personnes à temps partiel. Elle produit annuellement environ 25 tonnes de sa litière nouveau genre. L'emballage de 450 g est vendu 6,49 $, alors que celui de 4 kg est offert à 49,99 $. «Plusieurs clients disent être capable de fonctionner quatre mois avec un paquet de quatre kg. J'évalue donc que mon produit est 10 fois plus performant que le litière ordinaire», dit J. Marc Vaillancourt.

Par ailleurs, le Dr Vaillancourt se réjouit du fait que sa litière peut être jetée dans les toilettes. «Ça réduit considérablement la quantité de déchets qu'on envoie dans les sites d'enfouissement. Rien qu'à Montréal, 20 000 tonnes de litière usée sont enfouies chaque année », explique-t-il.

Pour l'heure, la litière Chatonnelle est vendue dans quelque 150 cliniques vétérinaires du Québec. Le produit québécois trouve également preneur, mais dans une moindre mesure, en Ontario, dans les provinces maritimes, de même qu'en Colombie-Britannique. À court terme, Chatonnelle pourrait être disponible en France.

Ce n'est toutefois pas de sitôt que l'invention québécoise sera offerte dans les grandes surfaces. « Nous allons plutôt essayer d'être distribué chez le plus grand nombre possible de vétérinaires partout au Canada. Ensuite, quand les gens connaîtront le produit, peut-être pourrons-nous le distribuer dans les supermarchés », note le spécialiste en santé animale.

J. Marc Vaillancourt possède une clinique vétérinaire à Westmount. L'idée de créer une litière nouveau genre a germé dans sa tête il y a une vingtaine d'années. Son produit a officiellement été lancé il y a quelques années. «Je ne reçois que des bons commentaires », révèle celui qui a réalisé un rêve de jeunesse – celui de devenir chercheur- en élaborant sa litière.

Un hic avec Chatonnelle, c'est que les utilisateurs de la singulière litière doivent faire preuve d'un peu de discipline. Il est préférable, dit le Dr Vaillancourt, que le bac à litière soit nettoyé tous les jours. Pas évident pour ceux et celles qui emplissent un immense bac de litière conventionnelle et ne le vide qu'une fois tous les dix jours.

«C'est pour cela que je suggère aux gens de n'utiliser qu'un petit bac (un peu plus gros qu'une boîte à chaussure) et de l'installer près de la toilette. Comme ça, le bac est apparent et ils peuvent le vider plus souvent », note le vétérinaire inventeur.